La Commission camerounaise des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) a recommandé vendredi l’instauration d’une élection présidentielle à deux tours pour « renforcer la légitimité du chef de l’Etat », dans son rapport d’observation du scrutin du 7 octobre.
La CNDHL souhaite légitimé le pouvoir du chef de l’Etat
La CNDHL recommande au législateur camerounais d’ »opter pour l’élection présidentielle à deux tours afin de renforcer la légitimité du chef de l’Etat et de mieux structurer le paysage politique du Cameroun autour des acteurs majeurs », indique le rapport.
Plus de six millions d’électeurs étaient appelés aux urnes le 07 octobre, pour élire leur président parmi huit candidats en lice, dont le chef de l’Etat Paul Biya (85 ans).
Vainqueur dans neuf régions sur dix, M. Biya, qui briguait un septième mandat consécutif à la tête du Cameroun, a été réélu avec 71,28 % des votes contre 14,23 % pour Maurice Kamto, qui continue de contester les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel.
L’institution dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours, a rejeté toutes les requêtes en annulation des opposants qui dénonçaient des irrégularités.
L’élection s’est déroulée dans « une atmosphère relativement calme, à l’exception des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, où le climat d’insécurité a empêché des acteurs politiques de se déployer et les électeurs de sortir massivement pour exercer leur droit de vote », selon la CNDHL.
Outre l’instauration d’une élection à deux tours, la CNDHL suggère l’adoption des « règles consensuelles garantissant davantage l’indépendance et l’efficacité opérationnelle des organes en charge de l’organisation et de la supervision des élections au Cameroun (ELECAM) et de la proclamation des résultats (Conseil constitutionnel). »
La commission souhaite que l’âge de vote passe à « 18 ans, pour améliorer le taux d’inscription sur les listes électorales ainsi que le taux de participation des jeunes au processus électoral », l’introduction d’ »un bulletin unique en vue de la réduction des coûts et la limitation des contestations. »
Pour les échéances futures, le président de la CNDHL, Divine Chemuta a souhaité que soit « purgée du fichier électoral toutes anomalies observées » pendant la présidentielle.