La police malienne a dispersé vendredi vers 16h00 (GMT, locale), à coups de gaz lacrymogènes, un meeting de l’opposition réunie devant la bourse de travail de Bamako, pour dénoncer le projet de découpage administratif, estimant que « cette réorganisation territoriale est une bombe à fragmentation qui divisera les Maliens ».
Projet de découpage administratif, la population exprime son mécontentement
« Le régime a, comme le 2 juin 2018, réprimé une manifestation pacifique (de l’opposition malienne), en jetant des grenades lacrymogènes sur Soumaila Cissé (le chef de file) et plusieurs dirigeants », a dénoncé Tiébilé Dramé, l’ancien directeur de campagne de M. Cissé, précisant que cette descente policière a fait « des blessés dont un député hospitalisé à la clinique Pasteur » de la capitale malienne.
Jeudi, lors d’une conférence de presse à Bamako, ces opposants, dont Soumaila Cissé, Mountaga Tall, Mohamed Bathily, Choguel Maga, Mohamed Youssouf Bathily (Ras Bath), coalisés au sein du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) au Mali ont fait savoir que ce projet de réorganisation du territoire malien qui a déjà suscité des remous sociaux est « une bombe à fragmentation qui contient les germes de la division du Mali », et appelé les Maliens à ne pas y adhérer.
« Ce découpage risque d’amener la méfiance entre les Maliens et les conflits interethniques », ont soutenu les leaders du FSD, dont le meeting d’explication aux populations ce vendredi n’a pas été autorisé par le gouverneur du district de Bamako.
Pour les autorités maliennes, « la réorganisation du territoire » (qui se fait sur fond d’élections législatives, prévues dans le premier semestre 2019), permettra de rapprocher les élus des populations, pour plus de proximité », estimant que « la crise multidimensionnelle de 2012 a montré les limites de l’organisation actuelle du territoire » malien.