A la veille de la célébration de l’indépendance, le Président Alassane Ouattara avait amnistié environ 800 personnes liée à la crise postélectorale, dont Simone Gbagbo. Cependant, la FIDH, le MIDH et la LIDHO ont décidé de dénoncer cette ordonnance d’amnistie.
Simone Gbagbo et les autres amnistiés de retour devant la justice ?
Alors que les Ivoiriens célébraient la journée nationale de la paix, ce 15 novembre, un orage vient d’éclater à nouveau dans le paysage politique ivoirien. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), et la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) ont en effet demandé aux autorités ivoiriennes « revenir sur l’amnistie » accordée par Alassane Ouattara à plusieurs de ses compatriotes, dont l’ancienne première dame Simone Gbagbo.
Pour ces trois organisations militant pour les droits de l’homme, cette ordonnance d’amnistie prise par le président ivoirien ne garantit pas « le droit à la justice des victimes ». Cette amnistie « est inacceptable » et « vise à anéantir les espoirs de justice des victimes qui ont participé depuis 2011 aux procédures judiciaires engagées », argumentent-elles.
Poursuivant sur leur lancée, la FIDH, le MIDH et la LIDHO précisent dans leur communiquée : « Les précédentes amnisties de 2003 et 2007 n’avaient pas empêché la perpétration de nouveaux crimes graves. La paix durable en Côte d’Ivoire passe par la poursuite des auteurs des crimes les plus graves. »
Ces organisations indiquent par ailleurs que « le président de la République ne peut prendre d’ordonnance en matière de justice ou d’amnistie sans y avoir été habilité par l’Assemblée nationale ». Voilà pourquoi elles envisagent des recours « en Côte d’Ivoire, mais aussi devant les juridictions régionales et internationales, voire devant des juridictions nationales étrangères ». Car pour elles, « les auteurs des crimes de 2010-2011 ne sauraient rester impunis ».
Selon les responsables de ces ONG, la paix tant recherchée passe nécessairement par la justice. « Tirer un trait sur les responsabilités, ce n’est pas consolider la paix, mais plutôt préparer les tensions de demain », ont-ils conclu.
Et pourtant, cette amnistie, saluée par l’Union africaine (UA) et plusieurs autres organisations, a permis de décrisper le climat socio-politique et fait un pas important vers la réconciliation nationale.