Le colonel-major Boureima Kiéré a qualifié mercredi à la barre de « conseils » les SMS qu’il a reçus du général ivoirien Vagondo Diomandé lors du putsch manqué septembre 2015 au Burkina.
Procès putsch, Le colonel-major Kiéré a reçu des SMS de Vagondo
Boureima Kiéré, chef d’état-major particulier du président de la transition burkinabè Michel Kafando au moment des faits, a expliqué qu’il échangeait ordinairement avec son homologue le général Vagondo Diomandé, chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara.
Lors de la tentative de putsch, Vagondo Diomandé lui a envoyé des SMS qu’il a qualifiés de « conseils » auxquels il n’a pas donné de réponse. Ces SMS, Boureima Kiéré a soutenu que Diomandé les lui a envoyés spontanément.
De la lecture du rapport d’expertise, il ressort que le général Diomandé, à travers ses SMS, a recommandé à son homologue un certain nombre de stratégies à adopter, notamment une coupure d’électricité et des télécommunications.
En réponse à une question de Me Prosper Farama (avocat des parties civiles), Boureima Kiéré a déclaré ne pas avoir rendu compte à la hiérarchie militaire des SMS de Diomandé.
Me Farama a estimé »intrigant » que Vagondo Diomandé ait donné des »consignes » à Boureima Kiéré »comme si le Burkina Faso était un vassal de la Côte d’Ivoire ».
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.
Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, Boureima Kiéré ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés.
Lundi, à son premier jour d’interrogatoire, le colonel-major Kiéré, qui a signé la déclaration proclamant président du Conseil national de la démocratie (CND) le général Gilbert Diendéré (considéré comme le commanditaire du putsch), lors des événements, a soutenu à la barre avoir agi « sous pression ».
Boureima Kiéré fait partie avec Abdoul Aziz Korogo, les généraux Gilbert Dienderé (chef de l’ex-RSP, la garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et Djibrill Bassolé (ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré), et l’ex-bâtonnier Mamadou Traoré, des cinq derniers accusés à être interrogés à la barre.