Connu pour ses prises de position virulentes contre le pouvoir d’Abidjan, l’Imam Aguib Touré s’était imposé un mutisme après sa sortie de prison. Il réapparaît près de trois mois plus tard au palais présidentiel, demandant pardon pour ses propos antérieurs.
La confession de l’Imam Aguib Touré au palais
Dans plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux, l’Imam Aguib Touré tirait à boulets rouges sur le pouvoir d’Alassane Ouattara. Le guide religieux qui est loin d’avoir la langue de bois avait en effet déploré le fait que des musulmans envoient leurs enfants dans des écoles confessionnelles chrétiennes.
Interpellé une première fois par la Direction de surveillance du territoire (DST) pour ses propos qualifiés d’extrémismes religieux, l’Imam de la Mosquée Al-Houda Wa Salam d’Abobo a remis les couverts. Cette fois-ci, il a évoqué les frais trop élevés du pèlerinage à la Mecque et surtout le déguerpissement des habitants de Cocody Danga, imputant tous ces actes au pouvoir d’Alassane Ouattara.
C’en était donc de trop pour ce leader religieux qui devenait de plus en plus gênant. Aussi, le 4 juillet 2018, il est convoqué par la DST et écroué aussitôt. Poursuivi pour discrimination, xénophobie et d’apologie du terrorisme, l’imam a par la suite été conduit devant le parquet d’Abidjan et détenu à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Cependant, le 14 août, l’Imam Aguib Touré est libéré sans autre forme de procès et sans explication officielle.
Qu’à cela ne tienne ! Aguib Touré a été reçu en audience, ce 12 novembre 2018 par Drissa Koné, conseiller spécial du président de la République, chargé des cultes. Au palais, l’homme de Dieu a présenté ses excuses pour ses propos antérieurement tenus. l’Imam d’Abobo a par ailleurs exprimé sa reconnaissance au Président Ouattara pour les actes posés en faveur de la paix et la cohésion sociale.
Quel rétropédalage, pourrait-on dire ? Quoi qu’il en soit, tout est bien qui finit bien, dit l’adage.