Les propos de la journaliste camerounaise Mimi Mefo, écrouée mercredi soir à la prison centrale de Douala, pour avoir relayé une information relative à la mort du missionnaire américain, tué dans le Nord-ouest du pays, « ne manquent pas de jeter le discrédit sur les Forces de défense et de sécurité », a réagi le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma.
Les propos de Mimi Mefo sont contraire à la vérité
« Les propos de Mme Mefo qui, en plus d’altérer la réalité des faits et de répandre des contrevérités manifestes, ne manquent pas de jeter un discrédit sur nos Forces de Défense, fortement préjudiciable au moral des troupes, alors qu’elles mènent un combat loyal et légal contre des hordes criminelles mues par un dessein sécessionniste« , a dit jeudi soir M. Tchiroma, dans une déclaration.
Convoquée mercredi après-midi, pour en répondre à la Légion de gendarmerie du littoral, la rédactrice en chef du service anglais de Equinoxe TV, une chaîne de télévision privée y a été « entendue » puis « déférée » devant le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Douala.
La journaliste qui publie régulièrement des informations sur la crise anglophone, sur les réseaux sociaux, est accusée d’avoir relayé un tweet attribuant la mort de Charles Wesco, le missionnaire américain tué à 14 kilomètres de la ville de Bamenda, à l’armée camerounaise.
Son « audition n’a pas duré 30 minutes, puisqu’elle a usé de son droit de garder le silence », selon Me Alice Nkom, déplorant que son « crime » ait été d’avoir « repris » l’information publiée par l’agence de presse, Cameroon News Agence, tout en donnant la source.
Mimi Mefo qui « bénéficie de la présomption d’innocence, est poursuivie en flagrant délit, devant le tribunal militaire pour propagation de fausses nouvelles, nouvelles mensongères susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale, outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, incitation à la révolte contre le gouvernement et les Institutions », a indiqué le ministre de la Communication.
Sa détention provisoire à la prison centrale de New-Bell, a suscité plusieurs réactions au sein de la classe politique et de la société civile.
Reporter sans frontière(RSF) a exigé sa libération immédiate », estimant que les journalistes qui couvrent la crise anglophone ne sont pas des criminels. » Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) qui a « condamné les méthodes visant à bâillonner la presse » et a réclamé sa relaxe et « l’abandon des poursuites. »
Outre Mimi Mefo, des procédures judiciaires ont été engagées contre d’autres journalistes pour diverses infractions.
En signe de protestation, le SNJC a décidé le boycott par les journalistes et medias de toutes les activités du gouvernement pendant 10 jours à compter de jeudi.