Le président camerounais Paul Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du pays, à l’issue de la présidentielle du 7 octobre, a demandé mardi à Yaoundé, aux sécessionnistes qui sévissent dans les régions anglophones, en proie à une crise depuis plus d’un an, à déposer les armes.
Biya demande aux sécessionnistes de déposer les armes
« A ces entrepreneurs de guerre (…) je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin », a exhorté M. Biya, vainqueur du scrutin avec 71,28% des suffrages dans son discours d’investiture.
Le président élu qui a prêté serment à l’Assemblée nationale, en présence du corps diplomatique, représentants d’organismes internationaux au Cameroun …, a affiché sa « détermination » face aux sécessionnistes qui « continuent de faire peser des menaces » sur le Nord-ouest et le Sud-ouest.
« A ces entrepreneurs de guerre qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. », a-t-il averti.
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines « discriminations », la crise s’est muée en conflit armé, fin 2017.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés, réclamant l’indépendance des deux régions sont devenus quasi-quotidiens.
Le discours du président camerounais intervient au lendemain de l’enlèvement de 82 personnes, dont 79 élèves, à Nkwen, à Bamenda (chef-lieu de la région du Nord-ouest).
Dans la même région du Nord-ouest, le sous-préfet de l’arrondissement de Noni dans le département du Bui a été enlevé dimanche et un missionnaire américain tué, en banlieue de Bamenda.
Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.