Le commandant Abdoul Aziz Korogo, chef de corps par intérim de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), interrogé lundi à la barre pour sa participation présumée au putsch manqué de septembre 2015 au Burkina, a soutenu avoir voulu démissionner lors des événements.
Abdoul Aziz Korogo affirme ne pas être favorable au putsch manqué
« Dès le 17 septembre j’ai fait comprendre que je voulais démissionner », a déclaré le commandant, expliquant que le commandement militaire lui a demandé de « rester pour aider à trouver une solution à cette crise qui sévit ».
Aziz Korogo, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, des faits qu’il ne reconnait pas, a laissé entendre qu’il n’était pas favorable au putsch.
« Dans la soirée du 17 septembre j’ai appris qu’il y avait des morts en ville et j’ai demandé aux officiers et aux soldats d’appeler ceux qui étaient dehors », a dit Aziz Korogo, indiquant que « les moyens du corps ont été pris et utilisé sans autorisation ».
L’accusé a soutenu que le 18 septembre, le général Diendéré a demandé aux hommes de regagner le camp Naaba Koom II, qui abritait l’ex-RSP, après qu’il a signalé la veille leur refus d’obéir.
L’occupation par des éléments de l’ex-RSP de la place de la Nation de Ouagadougou où convergeaient où des manifestants hostiles au coup de force, est intervenue sur instruction du Diéndéré, a indiqué Korogo.
Le commandant Aziz Korogo qui avait représenté les éléments de l’ex-RSP lors des négociations afin d’éviter un affrontement avec les forces loyalistes venues de diverses garnisons du pays et faisant mouvement sur Ouagadougou pour s’opposer au coup d’Etat, dit avoir eu de la peine à contenir ses hommes.
Par ailleurs, il a démenti avoir reçu de l’argent du général Vagondo Diomandé, chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara, accusé de lui en avoir remis lors des événements.
Abdoul Aziz Korogo, les généraux Gilbert Dienderé (chef de l’ex-RSP, la garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et Djibrill Bassolé (ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré), le colonel-major Boureima Kéré (ex-chef d’état-major particulier du président de la transition Michel Kafando) et l’ex-bâtonnier Mamadou Traoré, sont les cinq derniers accusés à être interrogés à la barre.
Ces accusés sont considérés comme les cerveaux présumés du putsch manqué.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.