L’audience relative aux citations directes des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC , opposition), dont le leader Maurice Kamto, et avaient manifesté pour protester contre les résultats officiels de la présidentielle du 7 octobre, a été renvoyée au 4 décembre, selon une note du président du tribunal de Douala.
L’Audience des militants de Maurice kamto renvoyée en décembre
« Il est porté à la connaissance du public qu’en raison des travaux de l’Assemblée générale du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, les affaires inscrites au rôle de l’audience des citations directes du mardi 6 novembre, sont renvoyées à celles du 4 décembre », indique la note.
Samedi matin, plusieurs dizaines « de militants, sympathisants » du MRC, dont l’avocate Michèle Ndoki , ont été interpellés pendant qu’ils manifestaient pour protester contre les résultats du scrutin proclamés le 22 octobre par le Conseil constitutionnel.
Conduits à la Police judiciaire au quartier Bonanjo, ils ont été libérés dans la soirée et ont été inculpés plus tard, pour « apologie de certains crimes et délits, coaction de réunions, manifestations et rébellion. »
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a rappelé que « le processus électoral » était « terminé avec la proclamation (lundi) des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel » et que « l’’administration (qui) a jusqu’alors, fait preuve de retenue », n’allait « tolérer désormais aucun désordre. »
En réaction, aux activités de protestation annoncées par le camp de Kamto, Atanga Nji a soutenu que les manifestations publiques devraient « de nouveau se dérouler, selon les conditions prévues par la loi. »
« Toutes les tentatives de trouble à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté, les auteurs comme ceux qui y auront incités auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes », a prévenu le ministre de l’Administration territoriale.
Dimanche, une quinzaine de militants qui manifestaient sur l’esplanade de la cathédrale de Yaoundé, lors d’un mouvement similaire, avec des écriteaux portant entre autres la mention « Non au hold-up », ont été interpellés puis conduits à la Délégation régionale de la police judiciaire (DRPJ), avant d’être libérés, après plus de 24 heures de détention.
Le président Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, a été réélu pour un septième mandat avec 71,28 % des suffrages, alors que le leader du MRC, Maurice Kamto, qui arrive deuxième avec 14,23 % des voix, a « rejeté » ces résultats et « refusé de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat. »
Kamto dont les recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin et annonce des scores différents: 39,74 % contre 38,47 % pour M. Biya selon ses chiffres « consolidés. »