Le PDCI est en quête de nouveaux alliés après son divorce d’avec le RHDP. A cet effet, le vieux parti a invité le Pr Martin Bléou pour prononcer une conférence sur les tenants et aboutissants de la recomposition du paysage politique ivoirien.
Martin Bléou passe au scanner les différentes alliances politiques
« La recomposition du paysage politique en Côte d’Ivoire : Atout ou frein à la démocratie ? », telle était la thématique que le Professeur Martin Bléou était appelé à décortiquer lors de l’atelier de formation des députés du groupe parlementaire PDCI-RDA. Au cours de cette rencontre qui s’est tenue à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, l’éminent juriste n’a pas dérogé au franc-parler et la hauteur d’esprit qu’on lui connaît.
Dans un maniement parfait de la langue de Molière dont lui seul a le secret, l’élève du Pr Francis Wodié a d’entrée établit la légalité et la licéité des alliances politiques : « Les alliances politiques sont reconnues et prévues par la constitution en son article 25. » Toutefois, « elles constituent un frein que lorsqu’elles ont des activités tendant à prendre le pouvoir autrement que par la voie des urnes cela constitue un frein à la promotion de la démocratie et même à la mort de la démocratie ».
Aussi, pour qu’une telle alliance puisse véritablement atteindre les objectifs communs que se sont assigné les alliés, « tout dépend de l’objet, donc du contenu de l’alliance, tout dépend également de l’intention réelle, profonde des uns et des autres. Une telle alliance, si elle est conclue, devrait être appréciée in concreto pour apprécier le point de savoir si elle est de nature à contribuer à faire la promotion de la démocratie, si elle apparaît comme constituant un frein à la démocratie. Donc tout dépend de l’accord qui sera conclu et de la pratique qui s’ensuit ».
Cependant, si l’une des parties à l’accord politique entend utiliser l’autre à des fins qui lui sont propres, à des fins personnelles, non avouées, cachées, ces objectifs cachés apparaissent au bout d’un certain temps. Les contradictions insurmontables, provoquées par de telles situations engendrent la fracture. « Il semble que le cas évoqué, vous le confirmerez ou l’infirmerez, s’applique au Front républicain entre le FPI et le RDR ou encore au RHDP (PDCI – RDR) aujourd’hui », a-t-il pris comme illustration pour corroborer ses dires.
Aussi, dans cette nouvelle alliance que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le front populaire ivoirien (FPI) s’apprêtent à nouer, l’ancien président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) met en gardes les acteurs politiques pour éviter que « les effets de la mauvaise foi rejaillissent sur la vie politique, menacent dangereusement la démocratie parce que menaçant même l’Etat ».
Les uns et les autres sont donc prévenus.