Interpellés dimanche lors d’une manifestation à Yaoundé, des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto qui conteste les résultats officiels de la présidentielle camerounaise du 7 octobre, ont été libérés mardi, a-t-on appris auprès de la formation politique.
Des militants du parti de Kamto, relâchés mardi
« Ils ont été libérés. La soldatesque a cédé à la pression nationale et internationale », a dit le porte-parole du MRC, Sosthène Lipot, joint au téléphone.
Dimanche matin, une quinzaine de militants qui manifestaient sur l’esplanade de la cathédrale de Yaoundé, avec des écriteaux portant entre autres la mention « Non au hold-up », ont été interpellés puis conduits à la Délégation régionale de la police judiciaire (DRPJ).
La veille, une cinquantaine de militants avaient été interpellés lors d’une manifestation similaire, à Douala, où le siège du parti a été victime d’attaque au gaz lacrymogène, selon un responsable du MRC.
Conduits à la Police judiciaire au quartier Bonanjo, les personnes interpellées, parmi lesquelles figuraient Me Michèle Ndoki, cadre du parti et avocate de M. Kamto, ont été libérées dans la soirée.
Dans la perspective de la prestation de serment de Paul Biya, déclaré vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, en novembre », un programme dit de « résistance nationale au hold-up électoral, a été dévoilé par le MRC.
Selon ce programme qui s’étend de vendredi au jour de la prestation de serment de M. Biya, président déclaré élu par le Conseil constitutionnel, une marche est prévue sur le pont sur le Wouri, à Douala et un rassemblement de protestation pacifique contre sa prestation de serment, devant les sous-préfectures, préfectures est annoncé dans toutes les villes du Cameroun.
Vendredi, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a rappelé que « le processus électoral » était « terminé avec la proclamation (lundi) des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel » et que « l’’administration (qui) a jusqu’alors, fait preuve de retenue », n’allait « tolérer désormais aucun désordre. »
En réaction, aux activités annoncées par le camp de Kamto, Atanga Nji a soutenu que les manifestations publiques devraient « de nouveau se dérouler selon les conditions prévues par la loi. »
« Toutes les tentatives de trouble à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté, les auteurs comme ceux qui y auront incités auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes », a prévenu le ministre de l’Administration territoriale.
Le président Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, a été réélu pour un septième mandat avec 71,28% des suffrages, alors que Kamto, qui arrive deuxième avec 14,23% des voix, a « rejeté » ces résultats et « refusé de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat. »
L’opposant dont les recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin et annonce des scores différents: 39,74 % contre 38,47 % pour M. Biya selon ses chiffres « consolidés. »