La France a adressé mardi ses vœux de réussite au président camerounais Paul Biya (85 ans), au lendemain de sa réélection pour un septième mandat consécutif à la tête du Cameroun, selon une note du ministère des Affaires étrangères.
La France félicite Biya
« La France adresse ses vœux de réussite à M. Biya pour ce nouveau mandat afin de satisfaire les aspirations légitimes du peuple camerounais à la sécurité, à la prospérité et à la pleine expression des libertés », indique la note, publiée sur le site du ministère.
Le président Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, a remporté l’élection présidentielle du 7 octobre avec 71,28 % des voix, a annoncé lundi le Conseil constitutionnel.
M. Biya devance l’ex-ministre Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) qui continue de revendiquer la victoire, après l’avoir déclaré au lendemain du scrutin.(14,23 % des votes).
Dans une vidéo publiée sur son compte facebook, M. Kamto a rejeté ces résultats fabriqués et refusé de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat désigné par ses obligés et non par les électeurs. »
Paris qui note « avec satisfaction que l’élection présidentielle s’est globalement déroulée dans le calme », a appelé « au maintien de ce climat apaisé et au respect des procédures légales si des contestations des résultats devaient avoir lieu. »
Le 7 octobre, plus de six millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, pour élire leur président dans un contexte sécuritaire marqué par les assauts répétés de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-nord et un conflit armé dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, des deux régions anglophones du pays.
Débutée fin 2016 par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », la crise s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens. Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.
La France « regrette que de nombreux Camerounais n’aient pu exprimer leur choix, notamment dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays », tout en condamnant les violences commises dans ces régions.
Dans un communiqué signé du porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, les Etats-Unis ont félicité le peuple camerounais pour ces élections « pacifiques », tout en dénonçant des irrégularités commises « avant, pendant et après » le scrutin.
« Ces irrégularités n’ont pas affecté le résultat », selon M. Nauert, « mais elles ont donné l’impression que ces élections n’étaient pas crédibles, ni vraiment libres et équitables. »
Le Royaume-Uni, a également « félicité » Biya pour sa réélection, espérant qu’il « en appellera à toutes les couches de la société camerounaise et s’emploiera à renforcer la confiance. »