Le candidat du Social democratic front (SDF, opposition), Joshua Osih a pris acte des résultats proclamés lundi par le Conseil constitutionnel, déclarant le chef de l’Etat Paul Biya (85 ans), vainqueur de la présidentielle du 7 octobre, « malgré toutes les preuves d’irrégularité », dans une note.
Joshua Osih prend acte de l’élection de Biya
« Ce jour, je prends acte que le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018, malgré toutes les preuves d’irrégularités », indique M. Osih, dans la note publiée mardi, estimant que cela dénote d’ »une volonté manifeste de marginaliser les populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. ».
Vainqueur dans neuf régions sur dix, M. Biya, qui briguait un septième mandat consécutif à la tête du Cameroun, a été réélu avec 71,28 % des votes, a annoncé lundi le Conseil constitutionnel.
Il devance l’ex-ministre Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) qui avait revendiqué la victoire au lendemain du scrutin (14,23 % des votes).
Selon les résultats officiels proclamés, Cabral Libii occupe la troisième place avec 6,28 % des voix, tandis que Joshua Osih, du SDF, obtient 3,35 % des suffrages.
Le 7 octobre, plus de six millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, pour élire leur président dans un contexte sécuritaire marqué par les assauts répétés de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-nord et un conflit armé dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, des deux régions anglophones du pays.
Débutée fin 2016 par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », la crise s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens. Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.
Le principal parti de l’opposition camerounaise, avait réclamé « l’annulation totale de l’élection présidentielle », évoquant des « irrégularités qui mettent à mal l’unité nationale et compromettent durablement la sincérité du résultat de cette élection. »
Une requête rejetée à l’instar de celle déposée par M. Kamto (ex-ministre délégué à la Justice), qui réclamait l’annulation des votes dans des circonscriptions réparties dans sept des 10 régions du Cameroun (Nord-ouest, Sud-ouest, Est, Sud, Nord, Extrême-nord).
Selon Clément Atangana, le président du Conseil constitutionnel, dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours, » l’élection a été libre, équitable et crédible en dépit des défis liés à la sécurité dans les régions anglophones. »