Le président camerounais, Paul Biya (85 ans), qui a été réélu pour un septième mandat, a invité lundi, ses compatriotes à se « rassembler pour relever ensemble » des défis pour « un pays encore plus uni », quelques heures après la proclamation des résultats officiels des élections du 7 octobre, sur Twitter.
Paul Biya invite à la cohésion
« Rassemblons-nous à présent pour relever, ENSEMBLE, les défis qui nous interpellent pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère. », a appelé M. Biya, remerciant, ses « compatriotes de lui « avoir renouvelé (leur) confiance aussi massivement », à l’issue de la présidentielle.
Vainqueur dans neuf régions sur dix, M. Biya, qui briguait un septième mandat consécutif à la tête du Cameroun, a été réélu avec 71,28 % des votes, a annoncé le Conseil constitutionnel.
Il devance l’ex-ministre Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) qui avait revendiqué la victoire au lendemain du scrutin (14,23 % des votes).
Selon les résultats officiels proclamés, Cabral Libii occupe la troisième place avec 6,28 % des voix, tandis que Joshua Osih, du Social democratic front (SDF), principal parti de l’opposition camerounaise obtient 3,35 %.
Adamou Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), totalise 1,73 %, Garga Haman Adji (Alliance pour la démocratie et le développement, ADD) obtient 1,55 %, Frankline Ndifor (Ndifor Afanwi Franklin, Mouvement citoyen national du Cameroun, MCNC) 0,67 %, Serge Espoir Matomba (Peuple uni pour la rénovation sociale, PURS) 0,35 % et Akere Muna (Front populaire pour le développement (FPD) qui s’était désisté, à la veille du scrutin, en faveur de Maurice Kamto.
Le 7 octobre, plus de six millions Camerounais étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président.
Le scrutin à un seul tour s’est déroulé dans un contexte sécuritaire marqué par les assauts répétés de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-nord et un conflit armé dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du pays.
Débutée fin 2016 par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », la crise s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens.
Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.