Le gouvernement malien qui fait face depuis plus de deux mois à une grève illimitée des magistrats a annoncé mercredi, le paiement des salaires du mois septembre des grévistes qu’il avait suspendu, estimant que cela pourrait aider au retour à la normalité.
Les magistrats grévistes remportent la baille contre le gouvernement malien
« Le gouvernement du Mali a décidé de procéder au paiement des salaires du mois de septembre aux magistrats qui observent une grève illimitée » depuis plus de deux mois, indique la note du service communication de la primature, précisant que c’est ‘‘une initiative de bonne volonté que le gouvernement a prise d’autorité (…), dans un souci d’écoute, de décrispation et d’apaisement du climat social.
En visite samedi à Mopti, le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga avait affirmé que son « gouvernement ne peut faire aucun effort financier supplémentaire », pour satisfaire les magistrats, expliquant que cela « serait insoutenable pour le Mali », vue « l’état d’urgence dans lequel » il se trouve actuellement.
« Sans fléchir sur le droit des citoyens d’avoir accès aux services publics, dont l’accès à la justice », les autorités maliennes « restent disponibles et ouvertes au dialogue pour le retour définitif de la situation de normalité qui est la reprise totale du travail par les magistrats grévistes », poursuit le communiqué.
Fin juillet, le bureau du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) malienne ont engagé quelques 500 magistrats dans une grève illimitée, pour exiger entre autres, la relecture de leur statut, assortir d’une revalorisation de la grille salariale.
Après plus de 70 jours de grève illimitée, a pris il y a une semaine, « un décret portant réquisition » des grévistes, mais les magistrats ont refusé de s’y soumettre, expliquant que « le gouvernement ne peut réquisitionner des magistrats », parce que faisant partie « d’un autre pouvoir, qui ne relève pas de l’exécutif ».
Face à la presse à Mopti, Soumeylou Boubèye Maiga, a annoncé « la tenue, aux mois de décembre 2018 et janvier 2019, d’une conférence sociale sur la question des salaires, pour voir comment traiter cet aspect de la vie publique malienne de manière durable, en tenant compte des ressources et dans l’équité ».