La filière cacao traverse une zone de turbulences quasiment interminable pour les différents acteurs. Et pourtant, le fonds de stabilisation sensé donner un souffle nouveau à cette filière a disparu des banques.
Plus de fonds de stabilisation pour le cacao ivoirien ?
Le cacao est indéniablement l’un des maillons essentiels de l’économie ivoirienne. En témoigne la réduction de 10% du budget ivoirien, en 2017, lorsque les cours mondiaux de la fève brune ont chuté. Les autorités ivoiriennes, conscientes de cette réalité, devraient anticiper sur la fluctuation des cours mondiaux pour garantir aux producteurs des prix minima qui leur permettent de jouir des fruits de leur labeur.
Et pourtant, les fonds de stabilisation de la filière cacaoyère déposés comme réserves dans les banques commerciales en Côte d’Ivoire sont quasi-inexistantes. Ces fonds sont en effet constitués par un prélèvement sur chaque kilogramme de cacao vendu par les paysans.
A en croire La Lettre du Continent, ces fonds sont gérés par les ministres de l’Economie et des Finances, Adama Koné, de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, ainsi que le PCA du Conseil du Café-Cacao (CCC), Lambert Kouassi Konan. Cette réserve constituée depuis 2012 a atteint 326 milliards de FCFA.
Cependant, selon un audit réalisé récemment par le cabinet KPMG, ces fonds ont été utilisés sans que l’on sache à quoi ils ont véritablement servi. Dans le rapport d’audit, la partie traitant de ces fonds prélevés a été curieusement expurgée.
Poursuivant, le magazine ajoute que tous les administrateurs du CCC qui ont demandé des éclaircissements sur l’utilisation de ces réserves ont tous été limogés, l’un après l’autre.
La filière cacao constituerait-elle une caisse noire pour le régime d’Abidjan ?
Tout porterait à le croire eu égard à tous ces scandales qui éclaboussent la filière cacao, dont la Côte d’Ivoire est le 1er producteur mondial avec plus de 2 millions de tonnes.