Les avocats du candidat à la présidentielle camerounaise, l’opposant Maurice Kamto, ont récusé mardi à Yaoundé des membres du Conseil constitutionnel, dont le président Clément Atangana, lors de l’audience relative au contentieux électoral.
Kamto récuse le conseil constitutionnel
L’ex-bâtonnier Yondo Black, membre du collectif de 16 avocats constitué pour défendre les intérêts de M. Kamto, a réclamé « une juridiction autrement composée, pour une suspicion légitime qui plane sur certains membres » de la Cour, citant cinq noms dont celui de M. Atangana et du juge Emmanuel Bondé.
Me Yondo a affirmé que la « présence » de ces membres du Conseil, « heurte dangereusement la conscience de la loi », plaidant pour qu’ils « sautent pour permettre à ceux qui resteront de juger », à défaut de renvoyer l’affaire devant « la chambre administrative de la Cour suprême.
« Vous récusez six membres du Conseil; ils sont 11, il va donc en rester cinq (alors que) le quorum est fixé à neuf membres. Comment va-t-on recomposer (la Cour) ? », a réagi Clément Atangana, au terme de sa plaidoirie.
« Votre épouse est députée du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir), ce qui peut laisser craindre légitimement que l’impartialité qui vous est demandée puisse être remise en cause », a dit Maître Sylvain Souop (du collectif d’avocats) au juge Atangana.
Il a également été reproché au juge Emmanuel Bondé, membre du Conseil, de faire « partie du bureau politique » du RDPC.
Le parti de Maurice Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, a par ailleurs introduit auprès du Conseil un recours en annulation partielle du scrutin du 07 octobre, dans des circonscriptions réparties dans sept des 10 régions du pays.
L’audience relative au contentieux électoral a débuté mardi aux environs de 11h30 (heure locale, GMT+1), avec 18 affaires à l’ordre du jour.
Ce sont plus de six millions d’électeurs qui étaient appelés le 07 octobre à élire le nouveau président parmi huit candidats en lice, dont le chef de l’Etat Paul Biya (85 ans) qui brigue un septième mandat.
Le Conseil constitutionnel devrait proclamer les résultats au plus tard le 22 octobre.