Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto qui qualifie d’arbitraire l’interdiction d’une conférence prévue au QG de campagne du candidat, estime qu’elle est la « marque d’un régime violent », dans une déclaration, face à la presse.
Le porte-parole de Kamto accuse le regime Biya de promouvoir la violence
« Cet acte arbitraire est la marque d’un régime violent et qui en réalité est celui qui fait la promotion de l’insurrection », a déclaré lundi M. Nissack, après l’interdiction de la conférence projetée par Paul Eric Kingue, le directeur de campagne de M. Kamto, au QG du candidat, à Nlongkak, un quartier de Yaoundé.
Vers 15 h 30 (heure locale, GMT+1), plus d’une quarantaine de policiers et gendarmes ont expulsé les dizaines de journalistes présents au quartier général de campagne de M. Kamto, en attendant le début de la conférence.
Un peu plus tôt, le sous-préfet de Yaoundé IV, Georges Bassilekin, a interdit les réunions publiques que projette organiser M. Kingué, sur toute l’étendue du territoire de l’arrondissement », expliquant que la « manifestation (est) non déclarée » et constitue une « menace grave à l’ordre public ».
« C’est du terrorisme d’Etat dont nous venons d’être l’objet et nous entendons le dénoncer au monde entier au 21e siècle », a déploré le porte-parole de Kamto, ajoutant : « Nous ne reculerons devant aucune intimidation. »
Cette interdiction intervient après celle interrompue jeudi par un soutien de Maurice Kamto, l’ex-bâtonnier Yondo Black.
Délocalisée au domicile du député Albert Dzongang pour éviter la police à Douala, la conférence de presse conduite par Yondo Black, a finalement été interrompue par un émissaire du sous-préfet, alors qu’elle tirait à sa fin.
Le 7 octobre, plus de six millions d’électeurs étaient appelés à élire le nouveau président parmi huit candidats en lice, dont M. Biya (85 ans) qui brique un septième mandat.
Au lendemain du scrutin, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a annoncé sa victoire et invité Paul Biya, en fonction depuis le 06 novembre 1982 et candidat à sa succession, à une « transmission pacifique du pouvoir afin de mettre le Cameroun à l’abri d’une crise postélectorale », en dépit des mises en garde du gouvernement contre les annonces prématurées de victoire.
Le Conseil constitutionnel, l’organe habilité à proclamer les résultats et dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours, devrait les annoncer au plus tard le 22 octobre, soit 15 jours après le vote.