Le G 20, un groupement de 20 partis politique d’opposition camerounaise ayant soutenu la candidature du chef de l’Etat Paul Biya, à la présidentielle de dimanche, estime que l’auto proclamation de l’ex-ministre Maurice Kamto, le lendemain du scrutin « vise à déstabiliser » le pays.
Maurice Kamto veut destabiliser le cameroun
« Des manœuvres dilatoires et dangereuses tendant à la déstabilisation de notre pays sont en cours, une première étape de ce projet a été matérialisée par l’auto-proclamation discourtoise, violente et illégale de sa victoire par le candidat Kamto », a déclaré vendredi, face à la presse, à Yaoundé Me Jean de Dieu Momo, au nom du collectif.
Lundi, l’opposant s’est déclaré vainqueur de la présidentielle et a réclamé une « transmission pacifique du pouvoir » avec M. Biya, le chef de l’Etat sortant.
« J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué ». « J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout », a déclaré l’ancien ministre de délégué à la Justice (2004-2011), rallié juste avant le scrutin par l’ex-bâtonnier, Akere Muna.
Les « intentions de Kamto dictées par les forces de l’argent tapies dans l’ombre concourent à l’affaiblissement (du Cameroun), en vue de sa recolonisation et de son exploitation au profit d’intérêts extérieurs et mortifère « , selon Me Momo, l’accusant d’avoir « violé la loi » pour s’être « arrogé la mission réservée au Conseil constitutionnel de proclamer le vainqueur
Quelques heures après les déclarations de Kamto, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir), a exprimé son « indignation » et sa « préoccupation face à ces déclarations irresponsables, séditieuses et sans fondement. »
Le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma a évoqué une « atteinte grave extrêmement grave pour toute la nation », estimant qu’il s’est « volontairement mis en marge des institutions. »
Au soir du scrutin dimanche, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a appelé au « respect scrupuleux des lois » et mis en garde les candidats prévenant que « toute forme de remise en cause du verdict des urnes, en dehors des voies légales, ne sera pas tolérée », car « personne n’a le droit de se substituer » au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats.
Plus de six millions d’électeurs étaient appelés à élire le nouveau président parmi huit candidats en lice, dont le chef de l’Etat, M. Biya (85 ans) briguant un septième mandat consécutif.
Les résultats devraient être connus au plus tard le 22 octobre, soit 15 jours après le vote.