Le tribunal de Yaoundé a renvoyé jeudi au 1er novembre, le procès de Ayuk Tabe et ses codétenus interpellés début janvier à Abuja, au Nigeria, puis extradés au Cameroun, en raison de l’absence des prévenus, a appris Afrique sur7, auprès de leur défense.
Le procès Ayuk Tabe reporté
« Le tribunal a renvoyé l’audience au 1er novembre, pour que le ministère public emmène les détenus », a dit Me Fru John Nsoh (défense), joint au téléphone par un journaliste de Afrique sur7.
Le 12 août, les avocats de Ayuk Tabe et neuf autres leaders sécessionnistes, considérés comme les instigateurs de la crise sociopolitique qui touche, depuis plus d’un an, les régions anglophones du Cameroun, avaient réclamé leur mise en liberté immédiate, dans une requête aux fins d’habeas corpus.
A l’audience du 30 août, le tribunal avait rejeté la demande de mise en liberté formulée par les avocats des détenus, soutenant que le dossier disant qu’il était « irrecevable en la forme. »
Interpellés début janvier au Nigeria, puis extradés au Cameroun, Ayuk Tabe et ses co-accusés sont détenus au secrétariat d’Etat à la défense (SED).
En novembre 2017, les autorités camerounaises avaient émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des leaders du Southern Cameroon national council (SCNC), un mouvement créé en 1995 et interdit de toutes activités par le gouvernement.
Les activistes manifestent en faveur de l’établissement d’un nouveau pays imaginaire, baptisé république d’Ambazonie, qui englobe le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, des régions anglophones qui couvrent une superficie de 43.700 km².
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », elle s’est muée en conflit armé, fin 2017.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens. Cette situation a occasionné la mort de plus de 175 membres des forces de défense et sécurité camerounaise, plus de 400 civils et favorisé le déplacement de plus 160.000 personnes, selon des ONG.