Jean Claude N’Dri n’est plus le directeur du protocole adjoint du Président Alassane Ouattara. Ce neveu de Mme Henri Konan Bédié a été limogé, sans doute à cause des tensions persistantes entre le Président ivoirien et son ancien allié Henri Konan Bédié.
Jean Claude N’Dri découvre « limoge »
La Côte d’Ivoire est devenue une drôle de République dans laquelle le moindre désaccord politique expose à un licenciement tous les proches d’un adversaire. Le Président Alassane Ouattara qui ne se cache plus de cette pratique d’un autre âge a remercié le neveu du couple Bédié à cause de ses graves divergences entre lui et son ancien allié Henri Konan Bédié.
C’est suite au refus de Bédié de faire fondre le PDCI au sein du RHDP unifié, parti politique créé par le Président Ouattara, que des tensions sont nées entre les deux hommes. Henri Konan Bédié a réclamé une alternance à la tête de la Côte d’Ivoire incarnée par un cadre de son parti avant la grande réunification PDCI et RDR au sein du parti unifié. Le président Ouattara a refusé d’accéder à cette demande. Il veut que la réunification entre les deux formations politiques se fasse avant le choix du candidat à la Présidentielle de 2020.
Depuis, les querelles sur le sujet se sont transformées en guerre ouverte dans laquelle tous les coups sont permis. Des cadres du PDCI pro-RHDP, soutenus par le pouvoir, attaquent en série toutes les décisions de leur parti politique dont ils veulent forcer l’adhésion au RHDP. Cette façon de déstabiliser le parti qui a fondé la Côte d’Ivoire a définitivement éloigné les deux leaders.
Récemment, ayant été informé de ce qu’une mise sous administration judiciaire du PDCI était en passe d’être décidé par la justice, Henri Konan Bédié a fait une déclaration dans laquelle il a dénoncé un régime totalitaire. Il a même été plus loin en menaçant d’installer dans le pays un « désordre généralisé » si les attaques contre son parti ne s’arrêtaient pas.
Même si la justice jusque-là encouragée par des mains occultes a semble-t-il levée le pied sur le dossier, la fissure entre les deux hommes semble totale. Du côté du Président Ouattara, on ne voit donc plus d’intérêt à garder Jean Claude N’Dri, directeur du protocole à la Présidence, à son poste.
Après avoir été exclu des déplacements présidentiels, le neveu du couple Bédié n’occupait ses journées qu’à la réception du chef de l’État à son arrivée et son départ à la Présidence. Mais là encore, il est considéré comme trop président et c’est ce qui a sans doute motivé son limogeage, une façon aussi d’arrêter de rendre des services à l’ancien allié Henri Konan Bédié.
M. Jean Claude N’Dri ne sera cependant pas la seule victime de ce désamour entre Ouattara et Bédié. Ce serviteur du chef de l’État depuis l’hôtel du Golf, de décembre 2010 à avril 2011, a été précédé au chômage par Adèle N’Djorè, ancienne présidente de l’Office national de l’eau potable (ONEP).
D’autres têtes issues du PDCI RDA, défavorables au parti unifié RHDP et encore en activité au sein de l’a haute administration ivoirienne, sont visées. C’est la conséquence directe de la guerre ouverte entre Bédié et Ouattara. C’est aussi le risque lorsqu’on est parachuté à un poste de responsabilité par l’entremise de connaissances et non pour ses seules compétences. Un ticket aller simple vient en tout cas d’être délivré à Jean Claude N’Dri pour « Limoge » où l’attendent plusieurs cadres de son parti.