Le plus jeune candidat à l’élection présidentielle au Cameroun, Cabral Libii, a dénoncé mardi soir à Yaoundé « de graves irrégularités » qui ont entaché le scrutin dimanche, de même que des agressions contre ses représentants dans certaines localités, lors d’une conférence de presse.
Cabral Libii dénonce des agressions dans les bureaux de vote
« Dans tout le pays (le scrutin) a été émaillé de graves irrégularités avec parfois des atteintes à l’intégrité physique », a dit M. Libii, ajoutant entre autres exemples que « dans l’arrondissement de Nnkolmetet, dans le département du Nyong-et-Soo, (ses) représentants ont été violentés et sont encore traumatisés ».
Selon lui, « des milliers de Camerounais ont été privés de leur droit de voter » alors que, à l’inverse, des personnes « non inscrites sur les listes » électorales ont pu voter: « cela n’était aucunement un fait de hasard », a-t-il conclu.
Vu « le caractère hautement scandaleux des irrégularités » relevées, Cabral Libii s’est réservé le droit de « saisir la juridiction compétente dans les délais », ajoutant par ailleurs qu’ »aucun candidat ne peut se prononcer avec exactitude sur le nombre total de bureaux de vote ou d’électeurs » ayant participé au vote.
« Si notre victoire est établie (…), je ne laisserai en aucun cas celle-ci être volée par quiconque », a insisté M. Libii, tout en exhortant « l’entourage présidentiel à garder à l’esprit que le Cameroun n’est pas une propriété privée mais un héritage commun ».
« Si la paix et la stabilité de ce pays (…) se dégradent, la responsabilité sera largement partagée par ceux qui méprisent le peuple et qui sont aux affaires », a-t-il poursuivi.
Plus de six millions d’électeurs étaient appelés dimanche à élire le nouveau président parmi huit candidats en lice, dont M. Biya (85 ans) qui brique un septième mandat.
Le Conseil constitutionnel devrait proclamer les résultats au plus tard le 22 octobre.