Le PDCI est empêtré, ces derniers temps, dans un marathon judiciaire visant à annuler les décisions prises par les instances du parti. Henri Konan Bédié qui est très remonté contre cette situation a décidé de ne plus se laisser faire.
Les décisions draconiennes d’Henri Konan Bédié
Après l’annulation des décisions prises lors du Bureau politique (BP) du 17 juin 2018, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est à nouveau sous la menace judiciaire pour l’annulation des résolutions du BP de Daoukro, tenu le 24 septembre dernier. Aussi, Henri Konan Bédié pour qui tous ces procès visant son parti s’analysent en un acharnement judiciaire pour déstabiliser la formation politique qu’il dirige, a décidé de faire front. À cet effet, le « Sphinx de Daoukro » a convoqué un nouveau Bureau politique au cours duquel il a dénoncé les complots contre le PDCI-RDA.
Pour HKB, cette conspiration en vue de faire disparaitre le parti septuagénaire en le faisant fondre dans le Parti unifié est orchestrée par le régime d’Abidjan, son désormais ancien allié. Il n’entend cependant pas se laisser faire face à ce régime qu’il qualifie d’autoritaire. Voilà pourquoi le président Bédié convoque, pour le 15 octobre prochain, un Congrès extraordinaire du PDCI en vue de prendre les décisions qui permettront au parti d’être à l’abri de toutes sortes d’intrigues.
L’intégralité de la déclaration d’Henri Konan Bédié
Monsieur le Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA;
Mesdames et Messieurs les Vice-présidents;
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau politique et du Comité des Sages;
Mes chers Compagnons ;
Depuis un moment, le PDCI-RDA, héritage du Père fondateur de la Côte d’Ivoire, le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, fait l’objet de complots visant à le déstabiliser et à le faire disparaitre.
Comme vous le savez, le 17 juin 2018, je vous avais convié à une importante réunion du Bureau politique afin de prendre souverainement les décisions relatives à la vie et à la bonne marche de notre Parti.
Les résolutions issues de ces assises ont fait l’objet de suspension par le juge des référés du tribunal de Première instance d’Abidjan-Plateau, à la suite d’une action d’un de nos militants qui en contestait la régularité.
Face à cette décision inique, le 24 septembre 2018, j’ai convoqué à nouveau, en l’espace de trois mois, un Bureau politique à Daoukro.
Au cours de cette séance organisée sous la supervision de deux Huissiers de justice, nous avons réaffirmé certaines des décisions du 17 juin 2018 et adopté de nouvelles résolutions.
Cette nouvelle réunion du Bureau politique et toutes les dispositions prises pour en garantir la régularité n’ont pas entamé la détermination de ceux qui ont choisi de tout mettre en œuvre pour faire disparaitre le PDCI-RDA au profit du parti unifié.
En effet, le PDCI-RDA est à nouveau assigné en justice aux fins de suspension et d’annulation des résolutions du 24 septembre 2018.
Pour justifier cette action, leurs initiateurs veulent faire croire que le Bureau politique ne serait pas compétent pour prolonger le mandat du Président du parti et décider du retrait du PDCI-RDA du RHDP. Ce qui est inexact, le Bureau politique étant l’organe de décision entre deux congrès, selon l’article 54 de nos statuts.
Les véritables motivations de ces actions en justice se trouvent donc ailleurs. Elles sont les conséquences de notre refus de dissoudre le PDCI-RDA pour le fondre dans un quelconque Parti Unifié.
Pour rappel, au cours de l’Assemblée Générale Constitutive du 16 juillet 2018, le président d’honneur du RDR, fraichement désigné Président de ce parti unifié, a déclaré inacceptable la décision du PDCI-RDA de reporter après l’élection présidentielle de 2020, l’examen de la question de son adhésion au Parti unifié RHDP.
Instrumentalisant certains de nos militants aux ordres, le régime en place a orchestré un harcèlement judiciaire du PDCI-RDA pour pouvoir parvenir à ses fins.
C‘est pourquoi je propose la convocation du 6e Congrès Extraordinaire du Parti pour la stabilité et la clarification au sein du PDCI-RDA.
J’ai décidé de convoquer en urgence la présente réunion du Bureau politique pour en fixer la date et les modalités d’organisation conformément à nos statuts et règlement intérieur.
Vu la gravité de la situation à laquelle nous sommes confrontés, je vous appelle à examiner cette question avec célérité, sérénité et dans un esprit de responsabilité.
Convaincu de son bon droit, le PDCI-RDA rassure ses militants et sympathisants qu’il ne tolèrera plus jamais l’immixtion d’un quelconque juge aux ordres dans les affaires du PDCI-RDA.
Parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne et soucieux d’en garantir le caractère d’Etat de droit, le PDCI-RDA ne saurait accepter de laisser prospérer dans ce pays un État de non-droit que veut promouvoir ce régime autoritaire.
J’appelle nos militants et tous les ivoiriens épris de paix, de justice et de réconciliation vraie à la mobilisation pour faire échec à ces dérives antidémocratiques et liberticides.
Le PDCI-RDA refuse de s’enfermer dans ce juridisme abscond que l’on veut lui imposer. Le PDCI-RDA reste debout et fort droit vers son objectif de 2020, avec les résolutions de ses organes dont on pourra prononcer mille fois la suspension et annulation sans faiblir notre détermination.
Sur ce, j’invite le Porte-parole du Parti à nous donner lecture du projet de résolution qui sera soumis à débats et au vote.
Je vous remercie.
Fait à Daoukro, le 08 octobre 2018
Henri KONAN BEDIE
Président du PDCI-RDA