Le Social democratic front (SDF, principal parti d’opposition) « ne va pas reconnaitre » les résultats des votes issus des deux régions anglophones du Cameroun, a annoncé dimanche, le secrétaire national à la communication, Denis Nkemlemo.
Le SDF craint la fraude dans les régions anglophones
« Ce qui s’est passé dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, c’est une mascarade. Nous n’accepterons pas les résultats sortis de (ces zones), parce qu’il n’y a rien eu là-bas », a déclaré M. Nkemlemo, joint par un journaliste de Afrique sur7.
Le scrutin à un seul tour s’est déroulé dans un contexte sécuritaire marqué par les assauts répétés de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et un conflit armé dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du pays.
Débutée fin 2016 par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », la crise s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens. Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.
« Il n’y a pas de possibilité de voter » dans les deux régions, selon le secrétaire national à la communication du SDF, ajoutant qu’il y a eu des tirs à Kumba, Buéa, Bamenda, dans toutes les grandes villes. »
« Ceux qui devaient aller voter étaient effrayés par les tirs », a-t-il expliqué, soutenant qu’il y a même eu des morts. »
Selon Denis Nkemlemo, « le seul endroit où il y a eu un semblant de vote à Bamenda (se trouve) à proximité des services du gouvernement. »
« Ce qui s’est passé dans les zones anglophones, ce ne sont pas des élections », apoursuivi M. Nkemlemo, estimant que « c’est extremement grave. »
Peu après son vote au Lycée Joss, à Douala, le candidat du SDF, Joshua Osih « certaines personnes non-inscrites sur les listes électorales de Bamenda, d’avoir voté » dans la ville.
« En dehors de certains bureaux de vote qui ont fonctionné suivant le plan de sécurité établis dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest, dans l’ensemble, les opérations de vote se sont bien déroulées à l’intérieur du pays et dans la diaspora », a indiqué dans la soirée le directeur général d’ELECAM, Erik Essousse.
« Toute forme de remise en cause du verdict des urnes, en dehors des voies légales, ne sera pas tolérée », a prévenu le ministre de l’Administration territoriale, Antanga Nji, appelant au « respect scrupuleux des lois », car « personne n’a le droit de se substituer » au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats.
Plus de six millions d’électeurs repartis dans 25.054 bureaux de vote étaient appelés à élire le nouveau président, parmi les huit candidats en lice.
Les résultats définitifs devraient être proclamés par le Conseil constitutionnel, au plus tard le 22 octobre, soit 15 jours après le vote.