Le Conseil du Café Cacao (CCC) est dans une véritable tourmente ces dernières années. Le nouveau DG, Yves Brahima Koné, nommé pour faire le ménage dans cette filière, a jusque-là, du mal à appliquer les réformes recommandées par le Cabinet ayant réalisé l’audit.
L’impuissance de Brahima Koné au Conseil du Café Cacao
Depuis la passation de charges avec Massandjé Touré-Litsé, en août 2017, Yves Brahima Koné, le nouveau Directeur général du Conseil du Café Cacao (CCC), s’attendait à imprimer sa vision à la filière nourricière de l’économie ivoirienne. Que nenni ! Le nouveau patron du cacao ivoirien continue de trainer les casseroles de l’ancienne gestion.
Le cabinet KPMG avait en effet été commis pour réaliser un audit afin de diagnostiquer les tares de la filière cacaoyère. Aussi, ledit cabinet avait fait plusieurs recommandations dans son rapport en vue de sortir le CCC de la zone de turbulences.
C’est ainsi que des services, tel que le Système Autonome et Intégré de Gestion des Informations Commerciales à l’Entrée des Usines (SAIGIC), devaient être purement et simplement supprimés. Ce service (logiciel), qui a pour rôle de maîtriser en temps réel, les informations sur la qualité et la quantité des produits issus de la commercialisation intérieure du café et du cacao, apparait donc comme excessif aux yeux des auditeurs. Mais il demeure encore en place avec tout son personnel.
De même, le service de contrôle de prix, avec son effectif pléthorique de 520 employés, à raison de 40 employés pour les 13 délégations, est reconduit pour la campagne 2018-2019. Et pourtant, le prix bord champ n’est toujours pas respecté à l’égard des planteurs.
Yves Brahima Koné confronté à un personnel indésirable
Héritier d’un recrutement de plus de 1500 employés, le DG Brahima Koné envisageait de refaire son effectif. Il avait d’ailleurs donné le ton, dès sa prise de fonction, en limogeant le Directeur général adjoint (DGA) chargé de la commercialisation, le DGA chargé de la production, le directeur de la durabilité et le responsable des opérations techniques. Le Directeur des ventes et la Chargée des exportations avaient également été mis sur la touche.
Cependant, le limogeage de plusieurs autres employés demeure problématique dans la mesure où il s’agit pour la plupart de proches parents et militants recrutés par l’ancienne direction. Les parrains de ces agents sur la sellette ne cessent de défiler, de jour comme de nuit, au domicile du DG du CCC pour le dissuader de limoger leurs protégés.
Le successeur de Mme Massandjé Touré-Litsé avait par ailleurs proposé un plan de départs volontaires afin de dégraisser un tant soit peu la structure dont il a la gestion depuis plus d’une année. Mais là encore, il bute sur des obstacles tenants au manque de moyens du Conseil, et surtout à l’intransigeance de certaines hautes personnalités du régime d’Abidjan.
Eu égard à toutes ces difficultés, le nouveau DG a du mal à présenter son organigramme et surtout un plan cohérent de fonctionnement du Conseil du café Cacao.
En pareille occurrence, quels résultats attendre d’un directeur général qui semble avoir les mains liés dans sa gestion ?
Notons que le prix du cacao a été fixé à 750 FCFA/kilogramme pour la grande campagne cacaoyère ouverte le 1er octobre dernier. Les producteurs continuent donc de croupir dans la misère, sans pour autant avoir l’espoir que les choses vont s’améliorer dans de meilleurs delais.