Dans son rapport trimestriel sur la situation sécuritaire au Mali, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonion Guterres a accusé mardi les groupes d’autodéfense d’être responsables de la mort de 287 personnes et plus de 5.000 déplacés en trois mois.
Un rapport de l’ONU condamne les groupes d’autodéfense
« Les auteurs des violences récentes sont principalement des groupes d’autodéfense autoproclamés, à savoir Dan Nan Ambassagou et Dogon Ambassagou, tous deux affiliés aux chasseurs traditionnels dozo et prétendant protéger la communauté dogon, ainsi que l’Alliance pour le salut du Sahel, qui déclare agir en soutien à la communauté peule », a affirmé M. Guterres.
Ces exactions qui ont fait depuis juin, « 287 morts parmi la population civile, 38 blessés et 67 personnes enlevées », sont les plus élevées enregistrées par l’ONU, depuis le déploiement de la MINUSMA (en avril 2013), a soutenu Antonio Guterres.
Dans le Centre et le Nord du Mali où ces violences sont les plus récurrentes, « les conditions de sécurité demeurent très préoccupantes et continuent de se dégrader considérablement, principalement du fait des attaques ciblées et des affrontements intercommunautaires », a fait remarquer le diplomate onusien.
En trois mois, ces groupes armés ont mené 58 attaques, dont 21 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, 16 contre la MINUSMA, 17 visant des groupes armés signataires de l’accord de paix », a indiqué Antonio Guterres, précisant que « les Forces maliennes sont la cible privilégiée » de ces groupes armés.
L’ONU a également relevé dans ce rapport qu’elle « n’a pas constaté de violations du cessez-le-feu ni de mouvements d’armes lourdes de la part des groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger », au cours de ces trois derniers mois.
Déployée en avril 2013 au Mali avec moins de 10.000 hommes, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix, après le coup d’Etat de 2012 et l’occupation djihadiste dans le Centre et le Nord du pays, la MINUSMA avait, jusqu’au 15 septembre 2018, un effectif de 12.231 personnes sur un cumul de 13.289 membres autorisés.