Le ministre Mamadou Touré a évoqué le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé qui reprendra à La Haye lundi prochain. Selon lui, si la décision d’acquitter les deux coaccusés venait à être prise par la Cour Pénale Internationale (CPI), celle-ci s’imposerait à tout le monde, son parti politique le RDR compris.
Mamadou Touré et l’éventuelle libération de Gbagbo et Blé
Mamadou Touré, le ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, Porte-parole adjoint du Gouvernement Amadou Gon Coulibaly, par ailleurs porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR), a évoqué sur France 24, plusieurs sujets de l’actualité politique de son pays la Côte d’Ivoire. Concernant le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé qui reprendra le lundi 1er octobre, le ministre ivoirien a affirmé « La décision de la Cour Pénale Internationale s’imposera à tous. Que Laurent Gbagbo soit acquitté ou qu’il soit condamné, aujourd’hui lui et Charles Blé Goudé sont dans un processus qui relève de la justice internationale et qui échappe totalement à la Côte d’Ivoire, donc nous constaterons la décision qui sera prise et elle s’imposera à tous. »
À la question de savoir si Laurent Gbagbo aura le droit de rentrer au pays, Mamadou Touré n’a pas directement répondu. « Selon la décision qui sera prise, ce qui est important aujourd’hui, c’est que le Président Alassane Ouattara travaille à réunir tous les Ivoiriens », a-t-il affirmé avant de rajouter : « Vous savez qu’il a récemment pris une ordonnance d’Amnistie en faveur de certains détenus de la crise postélectorale, y compris l’épouse de de Laurent Gbagbo. Nous espérons seulement que cette main tendue du Président Alassane Ouattara sera tenue par tout le monde.»
Mais avant cette question, Mamadou Touré a dû répondre à celle sur le rapport très salé des ambassadeurs de l’Union européenne contre le pouvoir actuel. Selon ces diplomates, la corruption grandissante dans le pays ainsi que l’absence de politique sociale ne font pas rejaillir sur la population les effets de la croissance dite en hausse de l’économie ivoirienne. L’absence de volonté politique du gouvernement Ouattara à réconcilier les Ivoiriens a été également pointée dans ce document qui notait par dessus tout une déconnexion de l’équipe dirigeante des préoccupations du peuple.
Mamadou Touré démonte le rapport de l’Union européenne
« Ce qu’il faut savoir, c’est que ce rapport a été remis en cause par certains ambassadeurs membres de l’Union européenne. Apparemment l’ex-ambassadeur de l’Union européenne qui est à la base de la fuite de ce rapport a produit un contenu du rapport qui n’a pas rencontré l’assentiment de tous les ambassadeurs de l’UE », a répondu M. Mamadou Touré avant de rajouter : « Sur le fond, nous aurions voulu avoir un rapport beaucoup plus équilibré. Dire que le niveau de corruption en Côte d’Ivoire est élevé, nous ne le nions pas, mais ce que nous disons, c’est que la Côte d’Ivoire en 5 ans a gagné 50 places. »
Le membre du gouvernement Gon Coulibaly poursuit en disant : « Lorsque le Président Alassane Ouattara arrivait aux affaires, la Côte d’Ivoire était classée par Transparency International, à la 154e place. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est à la 103e place. Nous sommes encore très mal classés, mais des efforts sont en cours pour faire évoluer cette position de la Côte d’Ivoire. »
Toujours selon lui « La Haute Autorité pour la bonne gouvernance a été mise en place » et elle « a commencé à instruire et donner suite à des dossiers de corruption. L’amélioration de la gouvernance dans l’administration, tout cela n’a pas été pris en compte par ce rapport. Le volet social par exemple, ce rapport parle de la mauvaise répartition des richesses, mais sans tenir compte des dizaines de milliers de salles de classe qui ont été construites, des villages qui ont été électrifiés, du filet social qui permet au gouvernement de traiter 35 000 familles vivantes en dessous du seuil de pauvreté… »
Le ministre ivoirien rajoute plus loin : « Et d’ailleurs le gouvernement n’a pas attendu ce rapport pour lancer une initiative dans les prochains jours qui visera à élaborer un plan social du gouvernement sur instruction du président de la République.»