Mahamoudou Dicko, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), formation politique de l’ex-chef de la diplomatie du Burkina, Djibril Bassolé, l’un des 84 accusés au procès du putsch manqué de septembre 2015, a soutenu mercredi que « toute la procédure est symptomatique de graves déviations », lors d’une conférence de presse.
« Le putsch manqué est censé faire éclater la vérité »
« Le cas de Djibril Bassolé illustre le fait que pour ce procès du putsch manqué, d’une manière générale, toute la procédure est symptomatique de graves déviations », a déclaré M. Dicko.
« Le procès du putsch censé faire éclater la vérité est devenu une tribune où apparemment il y a des vices de procédure et de possibles faux et usages de faux », a-t-il poursuivi.
Mercredi 19 septembre, Me Dieudonné Bonkoungou a demandé au tribunal militaire d’écarter du dossier une pièce mettant en cause son client, le capitaine Abdoulaye Dao, poursuivi pour sa participation présumée au putsch manqué.
Me Bertin Kienou a demandé lundi au tribunal militaire une confrontation entre son client, l’adjudant-chef major Eloi Badiel, et le capitaine Abdoulaye Dao, qui était interrogé à la barre pour sa participation présumée au putsch manqué de septembre 2015 au Burkina.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies dans le cadre du procès du putsch avec principal chef d’accusation l’ »attentat à la sûreté de l’Etat ».
Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014), présumé commanditaire du putsch, et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.
La NAFA considère que Bassolé, « arbitrairement détenu depuis maintenant trois ans, est un prisonnier politique » du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP parti au pouvoir).