Alassane Ouattara s’est lancé dans une quête de partenaires bilatéraux pour la Côte d’Ivoire. Après la Chine et le Qatar, le Président ivoirien a dépêché un émissaire auprès de Michael Pompeo, Secrétaire d’Etat américain.
Le Président Ouattara fait la cour aux Etats-Unis
Dans un rapport qui a fuité sur les réseaux sociaux, début août, l’Union européenne (UE) avait pointé une « dérive autoritaire du pouvoir, corruption, flagrantes inégalités sociales » orchestrées par le régime d’Abidjan. Protestant contre ce rapport très accablant pour sa gouvernance, le Président Alassane Ouattara avait indiqué que ce rapport « montre bien une volonté manifeste de nuire et d’entacher la crédibilité » de sa gouvernance.
Et depuis, le chef de l’Etat ivoirien s’est tourné vers d’autres Etats en vue de renforcer la coopération bilatérale avec eux. C’est ainsi que le Président Ouattara a effectué une visite d’Etat en Chine, du 28 août au 4 septembre dernier, où il a également pris part au Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Les 16 et 17 septembre, le président ivoirien était également au Qatar pour une visite d’amitié et de travail, au terme de laquelle plusieurs accords de coopération et d’investissements ont été signés.
Poursuivant sur cette lancée, Alassane Ouattara a envoyé, le 19 septembre dernier, un émissaire, en la personne du ministre Marcel Amon Tanoh chez Michael R. Pompeo, le Secrétaire du département d’Etat américain.
A Washington, le ministre ivoirien des Affaires étrangères a déclaré à l’égard de son homologue américain : « Nous souhaitons que la Côte d’Ivoire soit traitée comme un partenaire privilégié. » Avant de présenter les atouts économiques de la Côte d’Ivoire : « Un taux de croissance moyen de 9% de 2012 à 2016, de 7,8% en 2017, une inflation à moins de 1% en 2017, un taux d’endettement autour de 42% et un taux de pauvreté passé de 51% en 2011 à 46% aujourd’hui. »
L’émissaire du président Ouattara a par ailleurs appelé les partenaires américains à investir davantage dans le développement économique et social, ainsi que l’industrialisation de la Côte d’Ivoire par la transformation locale des matières premières, notamment le cacao et la noix de cajou.
A en croire le chef de la diplomatie ivoirienne, accompagnée pour la circonstance des ambassadeurs Alcide Djédjé, Mamadou Haidara et Léon Adom Kacou Houadja, a déclaré que le collaborateur du Président Donald Trump l’a assuré que « les Etats-Unis d’Amérique tenaient à garder leur rang dans leurs relations avec le continent et que la Côte d’Ivoire était considérée comme un partenaire privilégié dans la politique de l’administration Trump sur le continent africain et en Afrique de l’Ouest ».