Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a annoncé lundi des “consultations avec la classe politique’’ après les municipales et régionales du 13 octobre, pour la reforme de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire.
Amadou Gon annonce des discussions pour la réforme de la CEI
“(…) Après les prochaines élections municipales et régionales qui se tiendront le 13 octobre 2018, le gouvernement engagera des consultations avec la classe politique sur cette question’’, a déclaré M. Gon Coulibaly, lors d’une conférence de presse, à l’auditorium de la primature à Abidjan.
Dans un discours à la nation, le 06 août, le chef de l’Etat Alassane Ouattara, avait annoncé la reforme de la CEI sans préciser si cette restructuration devait avoir lieu avant ou après les élections locales du 13 octobre.
Depuis, plusieurs responsables politiques, rejoints par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire PDCI, ex-mouvance présidentielle), réclament une réforme de la composition de la CEI qui compte actuellement quatre membres de la mouvance présidentielle, quatre de l’opposition, quatre de la société civile et cinq au titre des institutions de la République.
Ces derniers étant nommés par l’exécutif – notamment la présidence – pour le représenter, sont considérés comme politiquement inféodés à la mouvance présidentielle.
Autre sujet au centre du débat, le maintien du diplomate Youssouf Bakayoko à la tête de la CEI. Issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), celui-ci avait été nommé à ce poste par l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, en février 2010, pour un mandat de six ans, théoriquement non renouvelable.
Samedi, les jeunes des partis membres d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, coalition de l’opposition) ont menacé de s’opposer à la tenue effective des prochaines élections locales du 13 octobre si la CEI n’est pas reformée.
“Il est incompréhensible et inacceptable que certains veuillent troubler la quiétude des Ivoiriens. Nous ne l’accepterons pas’’, a réagi le Premier ministre, pendant la conférence de presse.
Dans son discours, le 06 août, M. Ouattara avait également annoncé une amnistie qui devrait bénéficier à 800 prisonniers, détenus pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de novembre 2010-avril 2011.
Des personnalités de l’ancien pouvoir dont Simone Gbagbo, l’ex-première dame, ont pu bénéficier de cette mesure et ont été libérées. Depuis, des voix s’élèvent pour demander la libération des militaires emprisonnés pour les mêmes faits.
Le gouvernement “juge qu’il n’est pas opportun de libérer pour le moment les militaires’’, a répondu Gon Coulibaly, estimant à 50, le nombre de soldats encore en prison.