L’armée du Burkina Faso a mené des raids aériens et des opérations de ratissage à Pama et Gayeri, dans l’Est du pays, a annoncé dimanche l’état-major général, dans un communiqué.
Burkina, l’armée mène des opérations de ratissage
« A la suite de renseignements fiables obtenus, les Forces Armées Nationales ont mené des frappes aériennes et des opérations de ratissage dans la zone de Pama et de Gayeri », indique le communiqué.
« Ces opérations combinées ont permis de détruire des bases terroristes », a poursuivi l’état-major, sans donner plus de précisions.
Le 4 septembre, dans une note adressée au directeur général de la police et qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, le commissaire divisionnaire Karim Drabo, directeur de la police de la région de l’Est, a exprimé son inquiétude sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la province de Kompienga.
Selon M. Drabo, la situation sécuritaire dans la province se dégrade de jour en jour depuis juin, « avec la présence persistante d’hommes armés dans la forêt de Kabonga qui viseraient à implanter des bases aux fins d’attaques terroristes dans cette zone et ses environs ».
Soulignant l’incapacité des patrouilles de police « à contrer les assaillants en raison du couvert végétal », le directeur régional de la police a notamment préconisé que soit implanté un détachement militaire dans la province de la Kompienga (qui partage ses frontières avec le Bénin et le Togo) et une « intervention aérienne pour déloger les assaillants ».
Le 8 septembre, le président du Burkina, Roch Kaboré, a annoncé, à l’issue d’un conseil supérieur de la défense, que des dispositions urgentes seraient prises pour le retour de la sécurité dans l’Est du pays, en proie ces derniers mois à une recrudescence des attaques armées.
Les attaques armées dans l’Est du Burkina, visant en particulier les forces de défense et de sécurité, mais aussi les civils, sont devenues récurrentes ces dernières semaines.
Le 28 août, sept militaires ont été tués et six autres blessés dans l’explosion d’un engin explosif improvisé, sur l’axe sur Fada N’gourma – Pama, dans la province de la Kompienga.
Le 5 septembre, le véhicule de militaires en patrouille dans la zone a sauté sur une mine, faisant deux morts et des blessés.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, lors d’attaques qui ont ciblé des civils dans plusieurs localités de la région de l’Est, neuf personnes ont été tuées.
Si l’Est du Burkina est actuellement sous les feux des projecteurs, les autres parties du pays n’en demeurent pas moins épargnées par des attaques d’hommes armés généralement non identifiés.
La nuit du 22 août, une équipe du commissariat du district de Sollé, a été attaquée par des individus armés sur l’axe Sollé-Titao, dans le Nord du pays. Un policier a été tué. Et au cours de la même nuit, un groupe d’individus armés a tenté d’attaquer le commissariat.
Cette attaque intervenait 24 heures après l’attaque d’un poste de douanes à Batié, une localité du Sud-ouest du pays, frontalière de la Côte d’Ivoire et du Ghana, au cours de laquelle a péri un douanier.
Depuis 2015, le Burkina a été visé par plus de 90 attaques armées qui ont fait plus de 140 morts.