L’opposition ivoirienne ira « à l’affrontement » pour exiger la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) si le président Alassane Ouattara « nous (y) invite », a affirmé samedi, le président de la jeunesse de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, plateforme de l’opposition), Justin Koua.
Justin Koua prêt pour la reforme de la CEI
« Si (M.Ouattara) nous invite à l’affrontement, nous allons aller à l’affrontement », a prévenu M.Koua, menaçant de « faire porter » au chef de l’Etat « ses habits de deuil », à un meeting de la plateforme à Anono, dans la commune de Cocody (quartier chic à l’Est d’Abidjan).
« Si nous n’avons pas une nouvelle CEI, ce n’est pas évident que nous aurons des élections le 13 octobre », a-t-il ajouté, face à des milliers de personnes.
La plateforme EDS qui envisage de participer aux élections municipales et régionales, exige une réforme de la CEI, avant le scrutin prévu le 13 octobre.
Selon Justin Koua, « EDS a pris des dispositions pour aller aux élections locales » et « gagner des communes et des régions », appelant Alassane Ouattara à ouvrir « des discussions » avec la classe politique ivoirienne pour la réforme de la CEI.
Il a demandé au président « de se presser pour appeler l’opposition » à des discussions « sur la réforme de la CEI », au risque d’être « dépassé par les événements ».
Le 06 août, Alassane Ouattara avait « instruit le gouvernement de réexaminer la composition » de la CEI comme « le recommande la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples » qui avait ordonné en 2016 à la Côte d’Ivoire, de rendre l’institution « conforme aux instruments juridiques régionaux », dans un message à la nation.
Mais le 05 septembre, M.Ouattara a précisé que cette réforme de la CEI concerne la « présidentielle de 2020″ et qu’ »il n’y aura pas de report » des élections locales comme l’exigent l’opposition et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir).
L’opposition ivoirienne dénonce régulièrement la composition de la CEI, se disant « insuffisamment représentée » au sein de la commission dont elle souhaite la réforme.
L’actuelle CEI est composée de 17 membres dont quatre représentants des institutions, trois de la société civile, quatre représentants du parti au pouvoir et quatre de l’opposition.