La France vole au secours de la Cour pénale internationale (CPI), dont le sérieux a été contesté par les États-Unis lundi, lors de la fracassante sortie de John Bolton. Le conseiller à la sécurité de Donald Trump a qualifié de « dangereuse » et « déjà morte » cette institution.
La CPI répond aux États-Unis
La CPI avait fait connaître son intention de faire la lumière sur les crimes commis en Afghanistan. Les États-Unis se sont sentis visés et n’ont pas perdu de temps pour répondre au bureau du procureur. John Bolton a déclaré devant la Federalist Societ que « Les États-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger » ses « citoyens » et ceux de ses « alliés des poursuites de cette cour illégitime ».
Le responsable américain a aussi menacé : « Si la Cour s’en prend à nous, nous n’allons pas rester silencieux… Nous allons interdire à ses juges et procureurs l’entrée aux États-Unis. Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain, et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire.»
La CPI lui a répondu mardi en affirmant qu’elle n’était pas impressionnée par cette déclaration du collaborateur de Donald Trump.
« La Cour Pénale Internationale, en tant que cour de justice, continuera à faire son travail sans être dissuadée, conformément aux principes et à l’idée générale de la primauté du droit », a-t-elle déclaré depuis La Haye.
Il faut croire que la France tire les ficelles dans cette histoire puisqu’elle a essayé de renforcer la parole de cette Cour habituée aux critiques pour ses procès parfois impartiaux.
CPI : La diplomatie française se positionne contre les USA
La diplomatie française a confié dans un communiqué relayé par Reuters : «La France, avec ses partenaires européens, soutient la Cour pénale internationale, tant par sa contribution budgétaire que par son niveau de coopération avec elle.»
Le pays d’Emmanuel Macron, au risque de s’exposer à des sanctions des USA, encourage la CPI à mener ses enquêtes sur les crimes en Afghanistan.
Mais que dira Paris lorsque cette même Cour qui aurait dû s’intéresser à son rôle en Libye pour la chute de Mouammar Kadhafi (tué) suivie du désordre sans précédent qui y règne ou pour ses crimes devant l’Hotel Ivoire, en Côte d’Ivoire, du temps de Laurent Gbagbo – lui-même jugé depuis près de 7 ans par cette justice incapable d’apporter des preuves de sa culpabilité malgré le passage à la barre de 80 témoins ?