Sans salaire depuis deux mois, la police universitaire a décidé de lancer un mouvement de grève à travers certaines villes du pays. Au cours de leur manifestation, des éléments de cette police ont bloqué le cortège de Sidi Kagnassi, un opérateur économique.
Sidi Kagnassi mandaté par la police universitaire
Après la réhabilitation des universités de Côte d’Ivoire (Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa) par les nouvelles autorités ivoiriennes, Ibrahim Cissé Bacongo, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’alors, avait institué une police universitaire pour annihiler les mouvements de grève intempestifs des syndicats d’étudiants, notamment la FESCI, et sécuriser l’espace universitaire. Mais 5 ans après, le constat général est qu’il s’agit d’un « projet mort-né » dont les initiateurs étaient loin d’avoir prévu sa pérennité.
Aussi, les éléments de la police universitaire se sentant laissés pour compte et livrés à leur sort, ont décidé de se faire entendre. Ainsi, ont-ils lancé un mouvement de grève qui dure maintenant deux mois. Diezon Deza, porte-parole des grévistes, donne les raisons de leur mécontentement : « L’État, sous l’ère du ministre Cissé Bacongo, a recruté 600 jeunes pour constituer la police universitaire. Et depuis 5 ans, notre employeur n’est pas capable de définir le salaire de la police universitaire. Trop, c’est trop ! » Avant d’indiquer : « Ça fait deux mois que la police universitaire est en grève. Nous avons utilisé la voie pacifique pour nous faire entendre par l’Etat de Côte d’Ivoire, mais jusque-là rien. »
Ce mouvement qui a démarré à Bouaké (Centre) s’est étendu à Daloa (Centre-Ouest) et à Korhogo (Nord). Mais les choses ont pris une autre tournure dans la capitale du Poro où les éléments de la police universitaire se sont montrés plus déterminés.
« En ce jour, les agents de Korhogo ont bloqué le cortège de Mohammed Sidi Kagnassi », a déclaré le porte-parole qui explique cet acte par leur volonté de lui « transmettre leur revendication » afin d’appuyer leur dossier auprès de l’autorité compétente, car « les loyers, courant n’ont pas été payés et de plus, la rentrée arrive, comment scolariser nos enfants ? », s’inquiètent-ils.
Notons que la réhabilitation de toutes les universités publiques ivoiriennes, notamment les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé et Péléforo Gbon Coulibaly de Korhogo, avait été confiée à Sidi Kagnassi, un entrepreneur malien devenu roi du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) en Côte d’Ivoire, pour la somme de 180 milliards de francs CFA.