Anatoly Bashkin, l’ambassadeur de Russie au Cameroun, a été blessé dimanche, après avoir été agressé, à Yaoundé par deux hommes armés, dont l’identité reste encore inconnue, a annoncé lundi, la représentation diplomatique, dans une correspondance au ministère camerounais des Relations extérieures.
Des individus non identifiés bessent Anatoly Bashkin
« L’ambassade de la fédération de Russie en République du Cameroun présente ses compliments au ministère des Relations extérieures et a l’honneur de les informer que SEM Anatoly Bashkin, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire (de la Fédération de Russie) a été attaqué par deux bandits armés au cours de sa promenade au Mont Fébé (hôtel quatre étoiles) le 9 septembre 2018″, indique la note.
La représentation diplomatique russe a souhaité que « les autorités camerounaises (fassent) tout ce qui est nécessaire pour trouver et arrêter les malfaiteurs », et demandé que Yaoundé « assure et renforce la sécurité des missions diplomatiques et leurs employés ».
Le 14 mars, l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun avait demandé à ses ressortissants de « prendre des mesures adéquates vu la recrudescence d’incidents contre des occidentaux », à Yaoundé, jugeant l’environnement sécuritaire « fragile ».
La Grande-Bretagne avait recommandé vendredi 20 mai, à ses ressortissants qui résident dans les régions anglophones camerounaises, d' »éviter les lieux publics » dimanche, jour de célébration de la fête nationale, » en raison de potentiels incidents de sécurité ».
Depuis 2016, les deux régions anglophones du pays, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de M. Biya, au pouvoir depuis 35 ans.
Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20 % des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ (octobre 2016), sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise sociopolitique, en raison des répressions des forces de l’ordre.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun. Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie », un Etat imaginaire, sont devenus fréquents.