Dans sa guéguerre contre le RHDP unifié, le PDCI est mis à mal de l’intérieur par ces propres militants. Dans certaines localités du pays, le siège du parti de Bédié a été fermé aux cadres qu’il vient fraichement de nommer.
Le PDCI vers l’implosion ?
Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne sont plus sur la même longueur d’onde depuis quelques temps. La question de l’alternance en 2020 a en effet brouillé les relations entre ces deux alliés qui avaient pourtant réussi à faire tomber Laurent Gbagbo, l’adversaire commun. Aussi, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), mis en minorité dans sa volonté de faire d’un militant actif de son parti le candidat de la coalition au pouvoir, a décidé de se retirer de tout processus de mise en place du Parti unifié.
Cependant, pour les prochaines élections régionales et municipales, certains cadres du vieux parti ont rejoint le camp présidentiel, en se portant candidat sous la bannière du RHDP unifié. C’est donc à juste titre que le président Bédié les a démis de leurs postes au sein du parti, et les a remplacés par d’autres cadres qui lui sont fidèles.
Mais cette décision du Sphinx de Daoukro a engendré d’autres situations dans certaines représentations locales du PDCI-RDA. A Port-Bouët (sud d’Abidjan), Bouaflé, Brobo et Didiévi, les nouveaux responsables locaux nommés sont interdits d’accéder au siège du parti. D’autres militants du PDCI ont poussé le bouchon jusqu’à peindre le logo du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) en remplacement de celui du parti septuagénaire.
Cette » prise en otage » du siège du parti créé par Felix Houphouët-Boigny s’apparente en une intimidation, n’empêche que Maurice Kakou Guikahué a exprimé la volonté de son parti d’aller jusqu’au bout de sa logique.