La rentrée scolaire 2017-2018 avait commencé sur fond de tensions face aux protestations de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) contre les frais annexes perçus dans les établissements, pourtant la ministre de l’éducation nationale Kandia Camara avait assuré que cela n’était pas avéré et a menacé « d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre du secrétaire général de la FESCI, Assi Fulgence Assi, après des casses perpétrées dans certains établissements » à ce sujet. Pour cette rentrée 2018-2019, le général a affirmé que la lutte continue, dans une interview accordé vendredi à Afrique-sur7.
Où est-ce qu’on en est avec la lutte contre les frais annexes des inscriptions ?
Je pense que nous sommes encore dans la lutte, elle ne s’arrête pas tant que nous n’avons pas les résultats escomptés. Notre intérêt est de faire en sorte qu’on ne soit plus encore en train de vivre des frais annexes dans nos établissements. Depuis près d’une semaine, nous sommes en train de faire des tournées dans les écoles pour constater de nous-même la suppression de ces frais, mais malheureusement nous remarquons que certains chefs d’établissement font encore la dure tête. Notre position est claire, nous disons non aux frais annexes. Nous ne pouvons qu’accepter les frais qui sont définis par l’Etat. Nous voulons donc attirer l’attention des autorités pour qu’elles puissent véritablement nous aider à mettre fin à cela. Le gouvernement a dit que les frais d’inscription s’élèvent à 6000 FCFA.
Qu’est-ce que la FESCI prévoit pour cette rentrée ?
La FESCI comme son engagement le définit, son intérêt est de favoriser l’accès à l’éducation de l’ensemble des enfants de ce pays. Nous irons à l’Assemblée générale demain samedi, c’est de là que sortirons les décisions. Je tiens à vous rassurer que nous ne sommes pas pour les frais annexes, maintenant le mode opératoire sera définit par l’Assemblée.
Certains parents ont affirmé sur la RTI que les grèves à répétition de la FESCI empêchent les élèves d’aller à l’école. Qu’en dites-vous ?
En réalité les vrais obstacles à la scolarisation des enfants de ce pays sont les frais. L’Etat lui-même dire que l’école est obligatoire, c’est la loi fondamentale. Donc tout ce qui pourrait être un obstacle à l’accès à la formation doit pouvoir être levé. Notre intérêt est d’accompagner l’Etat dans sa politique de rendre obligatoire l’école afin que tous les enfants puissent avoir accès. Aucun vrai parent ne peut accepter qu’on puisse augmenter de manière abusive les frais d’inscription. L’Etat a déjà fixé les frais à 6000 FCFA et nous nous en tenons à sa décision. Il ne revient pas à des individus quel que soit leurs bords ou leurs responsabilités de pouvoir fixer leurs inscriptions dans les établissements.
Que pensez-vous au sujet de l’étiquette de violence collée à la FESCI ?
C’est faux, ce n’est pas juste. Aucune organisation ne peut naître pour faire de la violence. Notre organisation est née dans l’optique d’améliorer les conditions d’études. Si les détracteurs de notre organisation pensent que nous sommes violents, c’est parce que nous touchons du doigt ce qui représente leurs intérêts qui est d’empêcher un grand nombre de scolarisation des enfants du pays, de saboter les lois fondamentales. Quand un individu pour ces intérêts personnels empêche plusieurs enfants d’aller à l’école, c’est lui le plus violent. C’est à lui qu’il faut s’en prendre et non à l’organisation qui veut véritablement contribuer à l’accès à l’éducation de tous.
L’ancien secrétaire général de la FESCI Ahipeaud Martial a été arrêté par les autorités Canadiennes le 7 juin sous prétexte que la FESCI est une organisation terroriste qui a servi de milice à l’ex-président ivoirien. Que pensez-vous de cette accusation ?
Ce sont des accusations qui ne sont pas fondées, elles sont fallacieuses. Elles sont faites pour ternir l’image de notre organisation. On ne peut pas prétendre que la FESCI qui est une organisation légale, légitime et qui agit en Côte d’Ivoire pour les intérêts des élèves et étudiants est accusée de terroriste, puis accepter qu’une représentation diplomatique du Canada soit dans ce même pays. Il y a plus 10 millions d’élèves et étudiants en Côte d’Ivoire, tous membre ce cette organisation. Ce nombre de personne accusé de terroriste ne peut pas être dans ce pays et depuis lors cette représentation diplomatique n’a pas été inquiétée. Vous voyez, ce sont de fausses accusations. Nous disons aux autorités Canadiennes de faire attention, de ne pas verser dans la délation, dans des comportements qui ont tendances à ternir l’image de notre nation, de notre pays, parce que, accuser la FESCI d’une organisation terroriste, c’est accuser toute la Côte d’Ivoire. La FESCI n’a jamais servir de milice, elle œuvre seulement dans le cadre éducatif. Ces accusations ne sont pas solides, elles ne sont pas fondées. C’est au nom de ce qu’ils n’ont pas des preuves valable qu’aujourd’hui notre camarade est en liberté.
Votre collaborateur Landry Guero dit « chap chap » a dit que sans réhabilitation des cités universitaires, il n’y aura pas de réadmission et d’attribution, pourtant jusque-là, rien n’est fait par le gouvernement. Que prévoyez-vous à ce sujet ?
Nous avons besoin que nos cités soient réhabilitées, elles sont abandonnées depuis 2010, 2011. Cela constitue un manque véritable pour la communauté estudiantine. Au-delà de l’apport qu’elles ont pour les étudiants, les cités laissées pour comptent sont un danger, un nid de petits bandits pour les différents riverains. Nous pensons donc qu’il est très important qu’elles soient réhabilitées. Nous avons apprécié dans le mois de juin qu’il y est un début de réhabilitation, mais ce qui nous interpelle aujourd’hui c’est la lenteur avec laquelle les réalisations se font. Dans les jours à venir nous irons à l’Assemblée générale pour réfléchir sur ce dossier.