Plus de 400.000 déplacés internes, ayant fui les violences dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones camerounaises, en proie à une crise sociopolitique depuis plus d’un an, ont été dénombrés au 25 août, selon un rapport du Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique(CHRDA).
La crise dans les régions anglophones occasionne de déplacés
« Au 25 août, 411.358 habitants des régions du Nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun ont été déplacés, provoquant une alarme sur une crise humanitaire potentielle », indique le rapport.
Sur les 411.358 déplacés internes, « 269.390 » ont été répertoriés dans le Sud-ouest et « 141.968 » dans le nord-ouest.
Depuis plus d’un an, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique, qui s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens, favorisant le déplacement des populations.
« Les chiffres montrent l’intensité des affrontements armés et des incendies criminels en cours contre des maisons privées », souligne le rapport, précisant que « sur les 92/128 localités sont gravement touchées, dont 63 dans le Sud-ouest et 29 dans le Nord-ouest. »
Le président du CHRDA, Agbor Nkongho a « déploré les conditions de vie » de ces déplacés.
Plusieurs organisations internationales accusent le gouvernement camerounais et les séparatistes d’exactions dans le conflit qui les oppose depuis plusieurs mois.
« Depuis octobre 2017, après les premiers raids militaires, 106 villages ont été attaqués, brûlés et leurs habitants ont complètement ou partiellement déserté les villages », indique le président du CHRDA, Me Agbor Nkongho, précisant que « 65 ont été dénombrés de la région du Nord-ouest et 41 dans le Nord-ouest. »
Sur les 65 bourgades répertoriées dans la région du Sud-ouest, « 45 sont gravement touchées », tandis que « 25 » sur 41 le sont, dans le Nord-Ouest, selon le CHRDA, qui dit avoir « documenté des preuves de ces crimes (à travers) des témoignages oculaires, enregistrements vidéos et photographiques ».