Le discours de Simone Gbagbo relatif à sa libération est toujours attendu en Côte d’Ivoire. En avant-goût de ce grand oral, l’ex-Première Dame a laissé entrevoir son état d’esprit lors d’une visite de personnalités villageoise de Mama, village de son époux Laurent Gbagbo.
Simone Gbagbo : « Il faut qu’on pardonne »
Le monde entier a été témoin de la souffrance de Simone Gbagbo. Elle avait été arrêtée dès la chute du régime de son époux qu’elle a soutenu jusqu’au bout. L’ancienne députée d’Abobo a été victime des pires sévices corporels une fois tombée entre les mains ennemies. Des images d’elle trainée au sol comme un trophée de guerre, les cheveux arrachés par les soldats de Guillaume Soro, actuel Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, habitent encore la mémoire collective.
Et ce n’est pas tout, cette dame qui a toujours été en première ligne de la lutte pour la démocratie en Côte d’Ivoire, bien longtemps avant et après sa rencontre avec Laurent Gbagbo, purgera 8 années de prison. À noter qu’elle a parfois été accusée à tort par des médias français, sous le régime de son époux Laurent Gbagbo, d’avoir commandité des crimes. Ces accusations fantaisistes qui n’avaient pour but que de salir cette professeur d’université ne seront jamais confortées par des éléments concrets.
Le 10 mars 2015, elle est pourtant condamnée à vingt ans de réclusion pour atteinte à la sûreté de l’État. Détenue depuis 2011, elle a été libérée sur ordonnance d’Amnistie du président Alassane Ouattara du 6 aout 2018. Dès lors, les uns et les autres retiennent leur souffle quant à la posture qu’adoptera Simone Gbagbo.
Simone Gbagbo, quel message pour son discours à la nation
Beaucoup se demandent si elle va diffuser un message de paix ou si elle penchera plutôt pour un discours d’hyper résistante, à la limite guerrier, qui pourrait préparer le lit de prochains troubles en Côte d’Ivoire, surtout parce qu’elle est pressentie pour être candidate du FPI à l’élection présidentielle de 2020.
Simone Ehivet Gbagbo a en tout cas livré un message qui pourrait résumer la démarche dans laquelle elle s’inscrit. Recevant des notables du village de Mama venus lui témoigner leur compassion, elle a déclaré : « … Je ne devrais pas parler beaucoup. Les coeurs doivent être en joie. Il y a beaucoup de tourments, des pertes en vies humaines. Dieu dit qu’on mette tout ça derrière et qu’on avance. Le plus important c’est le pays qu’on doit remettre ensemble. Or pour remettre le pays (les Ivoiriens ensemble), il faut qu’on pardonne. »
Il y a donc de très fortes chances que Simone Gbagbo diffuse un message de paix lors de son grand test d’oral tant entendu.