Face au silence persistant de Simone Gbagbo à propos de son avenir politique, il convient de retourner à ses déclarations antérieures pour connaître les intentions de l’ancienne première dame pour la présidentielle de 2020.
Simone Gbagbo lève un coin de voile sur sa candidature
A l’occasion de la sortie de son livre « Paroles d’honneur« , Simone Gbagbo avait accordé une interview exclusive au confrère France 24 en 2007. C’était bien avant la chute du Président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Au cours de ces échanges, l’ancienne première dame avait passé en revue plusieurs questions, dont l’éventualité de sa candidature à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire.
Aussi, à l’interrogation de savoir si elle rêvait, comme Hillary Clinton, de devenir un jour la présidente de son pays, la réponse de Simone Ehivet Gbagbo a été des propos hautement politiques. « Je n’en sais rien, ce n’est pas encore à l’ordre du jour chez moi », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter avec un ton beaucoup plus formel : « Dans la vie, tout est possible. Du point de vue de ce que je représente dans mon parti (FPI, ndlr), si un jour, après monsieur Gbagbo, on énumère les candidats possibles, mon nom peut être retenu par les militants de mon parti, ça c’est sûr. Mais, est-ce que ça signifie qu’il le sera effectivement ? Tout dépendra des contingences en ce moment-là. »
Amnistiée par le président Alassane Ouattara, Mme Gbagbo a regagné son domicile de la Riviera Golf, où l’attendait une foule de ses partisans en liesse. Elle leur avait par ailleurs déclaré que le « que le combat est engagé ». Cependant, elle s’en remettait au contrôle d’Aboudramane Sangaré avant de faire un discours beaucoup plus formel sur l’orientation qu’elle entendait donner à son combat politique.
A l’occasion des obsèques du journaliste Pol Dokui, Mme Simone Gbagbo avait quelque peu levé un coin de voile sur ses ambitions présidentielles : « Pol Dokui s’est battu jusqu’au bout, nous avons le devoir de continuer jusqu’au bout. Que Dieu nous fortifie à aller jusqu’au bout, et je sais que nous irons jusqu’au bout. »
Notons toutefois que Simone Gbagbo est loin de faire l’unanimité en Côte d’Ivoire. A cet effet, elle tente de rassurer le peuple ivoirien sur ses bonnes dispositions d’esprits. A ceux qui disent qu’elle fait peur, Mme Gbagbo répond sans fioritures : « Je n’ai pas cette impression. En tout cas, je ne cherche pas à faire peur. »
Evoquant ses relations avec la France, l’épouse de Laurent Gbagbo avait pris le soin, 11 ans plus tôt, de lever toute équivoque : « Je n’ai rien contre la France, c’est un pays que j’aime bien. » Avant de confesser : « Je suis sure qu’assez souvent, j’ai bousculé verbalement les autorités françaises, et cela a dû les choquer. S’ils peuvent me le pardonner, cela me fera énormément plaisir. » Mais, elle prend soin d’explique son attitude d’alors vis-à-vis de la France : « Je les ai bousculés parce que j’étais en combat, et il était absolument nécessaire qu’ils soient bousculés pour qu’ils avancent. »