Les résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle indiquent la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK à la présidence malienne. Pour ce second quinquennat, la tâche ne sera pas du tout aisée pour le président malien qui est très attendu par ses compatriotes et la communauté internationale quant à la paix effective dans son pays.
Présidentielle au Mali, IBK rempile pour un second mandat
Le soufflet est quelque peu tombé, ce jeudi 16 août à 9h 45, après la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle malienne. A en croire Mohamed Ag Erlaf, le ministre de l’Administration territoriale qui a eu cette lourde tâche de proclamer ces résultats, le président Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK a obtenu 67,17% des suffrages contre 32,83% pour Soumaïla Cissé.
Aussi, en attendant la validation de ces résultats par la Cour constitutionnelle et l’investiture effective du locataire de Koulouba (le palais présidentiel), de nombreux défis attendent d’ores et déjà le président malien.
En effet, le Mali vit dans une situation sécuritaire des plus inquiétants. Plusieurs groupes armés jihadistes ont mis le septentrion malien sous leur coupe depuis 2012. Des attaques terroristes et autres attentats-suicides ne cessent d’être perpétrés sur le territoire malien. Les mouvements sécessionnistes maliens ne cessent également de revendiquer l’indépendance de l’Azawad.
Cependant, à l’issue d’une réunion entre les protagonistes de la crise malienne, un compromis dit accord d’Alger a été signé le 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Mais plus de trois ans après, cet accord peine à être appliqué sur le terrain. Le principal défi qui attend le président IBK sera donc l’application effective de l’accord politique d’Alger. En vertu de cet accord politique, les parties ont pris des engagements formels :
– Respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc;
– Reconnaissance et promotion de la diversité culturelle et linguistique et valorisation de la contribution de toutes les composantes du peuple malien, particulièrement celle des femmes et des jeunes, à l’œuvre de construction nationale;
– Prise en charge par les populations de la gestion effective de leurs propres affaires, à travers un système de gouvernance prenant en compte leurs aspirations et leurs besoins spécifiques;
– Promotion d’un développement équilibré de l’ensemble des régions du Mali tenant compte de leurs potentialités respectives;
– Rejet de la violence comme moyen d’expression politique et recours au dialogue et à la concertation pour le règlement des différends;
– Respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine et des libertés fondamentales et religieuses;
– Lutte contre la corruption et l’impunité;
– Lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et les autres formes de criminalité transnationale organisée.
Tel est le challenge que devra relever le président IBK pour son second et dernier mandat.
Notons que depuis l’instauration du multipartisme au Mali, tous les Présidents maliens ont fait deux mandats avant de céder le pouvoir.