Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, a soutenu lundi que les Camerounais souhaiteraient « avoir des explications sur le commandement de leur armée », régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des civils.
Maurice Kamto réclame des explications a l’état- major des armées
« Les Camerounais veulent maintenant des explications et des clarifications sur le commandement de leur armée », a dit Kamto, lors d’une conférence de presse, au siège de son parti.
Le président du MRC s’exprimait après l’annonce par le gouvernement de l’interpellation de sept soldats impliqués dans la vidéo montrant les exécutions sommaires de deux femmes et leurs enfants dans l’extrême nord du pays et la diffusion d’une nouvelle autre (montrant) des exactions imputées à l’armée dans la même région.
Il a estimé qu’il faut « tirer toutes les conséquences politiques, militaires de cette affaire », soulignant que Paul Biya (chef des armées), le ministre délégué à la Défense, le chef de l’état-major des armées, les responsables du Bataillon d’intervention rapide (BIR) doivent répondre aux questions des Camerounais profondément choqués par cette cruauté. »
A la diffusion de la vidéo qui a suscité de vives réactions aussi bien au niveau local qu’international, le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma avait évoqué « une tentative de transfiguration de la réalité et annoncé l’ouverture d’une enquête. »
« Nous n’accepterons jamais la partition de notre pays », avait déclaré M. Kamto estimant, qu’il est du devoir de la classe politique de « régler » la crise, dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
Depuis 2016, le Nord-ouest et Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de Paul Biya, au pouvoir depuis 35 ans. Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20 % des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.