Le Président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire a répondu au Rapport de l’Union européenne (UE) divulgué par différents médias sur les réseaux sociaux. C’est via le ministère des Affaires étrangères que la Côte d’Ivoire a adressé un courrier de sa vive protestation de ce rapport, dont la diffusion « montre bien une volonté manifeste de nuire et d’entacher la crédibilité » de son action.
Rapport de l’Union européenne, Ouattara s’indigne
Les ambassadeurs de l’Union européenne n’avaient pas été tendres envers les autorités ivoiriennes dans leur rapport de juillet sur la situation politique et sécuritaire du pays. Cette institution, jusque-là bienveillante envers le pouvoir du Président Alassane Ouattara, pointait dans son rapport une « dérive autoritaire du pouvoir, corruption, flagrantes inégalités sociales ».
Dans ce rapport consultable sur Afrique-sur7.fr, ces représentants recommandaient à Bruxelles de revoir son soutien à la Côte d’Ivoire : « Au vu de ce constat, les chefs de mission de l’UE incitent […] à une réflexion sur le soutien de l’UE à la Côte d’Ivoire. »
Selon les ambassadeurs de cette institution, le président Alassane Ouattara et son équipe sont « hermétiques aux critiques internes et externes, et semblent désireuses de ne laisser aucun lieu de pouvoir leur échapper.»
Autant le dire, ce rapport ne plait pas du tout aux autorités ivoiriennes comme cela est vérifiable dans leur courrier adressé à la représentation de l’UE en Côte d’Ivoire le mercredi 8 aout 2018, et dont nous avons reçu copie.
Ouattara dénonce une « volonté manifeste de nuire et d’entacher » sa « crédibilité »
Pour Abidjan, « Au regard de la qualité des relations qui existent entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire, et en vertu des usages diplomatiques en la matière, connus des deux parties, la diffusion sur les réseaux sociaux d’un tel rapport revêtant de surcroit un caractère interne, est inacceptable et montre bien une volonté manifeste de nuire et d’entacher la crédibilité de la Côte d’Ivoire.»
Le gouvernement ivoirien « conteste, avec la plus grande fermeté, toutes les analyses tendant à faire croire à l’opinion nationale et internationale que des intérêts partisans » sont au centre de sa « gouvernance ».
Ce rapport de l’Union européenne qui a visiblement remué les dirigeants ivoiriens est contesté, y compris sur le point évoquant la « persistance de tensions sociales et l’inefficacité de ses réformes sécuritaires ».
Avec cette réplique du pouvoir Ouattara au rapport des ambassadeurs de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, il n’y a plus de doute sur le très mauvais état de la relation entre les deux parties.
Le chef de l’État ivoirien, M. Alassane Ouattara a récemment amnistié 800 détenus en lien avec la crise poste-électorale de 2011. Mme Simone Gbagbo, M. Lida Kouassi et le Professeur Assoa Adou sont les personnalités du Front Populaire Ivoirien (FPI) détenues depuis plusieurs années sur la base d’accusations « farfelues », selon un ambassadeur de l’Union européenne.
Les chancelleries et l’opposition exigent la libération des militaires
La France a appuyé auprès des autorités ivoiriennes la demande de mise en liberté de ces personnes. À la veille de la fête de l’Indépendance, le Président Alassane Ouattara qui a fait l’annonce de cette libération a cependant exclu la libération de 60 militaires, une décision qui ne convient pas à l’opposition ivoirienne et aux chancelleries installées en Côte d’Ivoire. Il est incompréhensible que des leaders politiques auxquels sont restés fidèles des soldats soient libérés et pas ces soldats qui n’ont fait qu’appliquer les décisions de leurs dirigeants de l’époque.
Alassane Ouattara devra étendre son Amnistie aux militaires pour créer la description espérée.