L’opposition parlementaire du Burkina a annoncé que le recours qu’elle a introduit le 2 août contre la modification du code électoral auprès du conseil constitutionnel, « n’exclut pas d’autres actions légales », dans un communiqué mercredi.
L’opposition burkinabè contre la modification du code électoral
Le 2 août, les groupes parlementaires de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, principal parti d’opposition), du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) et de Paix, Justice et Réconciliation Nationale (PJRN), ont introduit auprès du conseil constitutionnel un recours contre la modification du code électoral, intervenue le 30 juillet.
Ce recours, ont-il affirmé, « n’exclut pas les autres actions légales que l’opposition politique burkinabè viendrait à initier, pour protester contre ce code électoral divisionniste et dangereux, voté par la seule majorité présidentielle ».
« Les dispositions de ce nouveau code électoral, qui ne font pas consensus au sein de la classe politique, permettent au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), de préparer des fraudes à grandes échelles aux prochaines échéances électorales et ce, sans laisser de trace », ont-ils soutenu.
Selon l’opposition parlementaire, la préparation de ce « fraudes » se ferait « notamment grâce à l’arrimage de la liste de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à celle de l’Office national d’identification (ONI), contrôlé par le gouvernement d’une part, et d’autre part, grâce au système d’enrôlement des électeurs par SMS et par appels téléphoniques ».
Le code électoral modifié dispose que les documents pour s’inscrire sur la liste électorale et pour voter sont désormais, tant pour les burkinabè de l’intérieur que de la diaspora, la carte nationale d’identité et le passeport ordinaire.
La carte consulaire, notamment détenue par plus d’un million de burkinabè en Côte d’Ivoire est donc exclue des documents, ce que déplore et conteste l’opposition.
L’opposition estime que le retrait de la carte consulaire (qui tient aussi lieu de carte nationale d’identité) des documents de vote risque d’empêcher des millions de burkinabè d’y prendre part.
« Ce n’est pas dans tous les pays qu’existe la carte consulaire », a récemment soutenu le ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo, rappelant que la carte consulaire biométrique n’existe qu’en Côte d’Ivoire et au Gabon.
« Pour une question d’équité, il fallait trouver des documents qui unissent l’ensemble des Burkinabè », a-t-il poursuivi, précisant que ce sont la carte nationale d’identité et le passeport ordinaire.
Par ailleurs, l’opposition dénonce le fait que les nouvelles dispositions limitent les bureaux de vote à l’enceinte des ambassades et consulats.
La diaspora burkinabè, qui n’a encore jamais pris part à un scrutin présidentiel, est forte de plusieurs millions de personnes. En Côte d’Ivoire, pays voisin qui abrite la plus importante communauté burkinabè en Afrique, ils sont plus de trois millions (hommes, femmes et enfants confondus) à y être installés.