Trente-huit ans après son illustre prédécesseur Félix Houphouet Boigny, le président ivoirien Alassane Ouattara a fait défiler mardi l’armée sur le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (VGE), le plus grand d’Abidjan, à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
L’armée ivoirienne a defilée mardi devant Alassane Ouattara
Traditionnellement organisé au palais présidentiel, le défilé militaire se tenait cette année sur le boulevard VGE, un événement qui n’était plus arrivé depuis 38 ans, sous Houphouet Boigny, père de l’indépendance ivoirienne.
Les tribunes réservées aux spectateurs étaient prises d’assaut par des centaines de jeunes, venus pour certains tôt le matin, assister au défilé pour la première fois et admiratifs devant la musique jouée par la garde républicaine, qui animait la cérémonie avant l’arrivée de personnalités dont le ministre malien de la Défense Tiena Coulibaly.
« J’ai quitté Abobo (Nord d’Abidjan) à 6H00 (GMT et locale) pour assister à ce défilé militaire. Je préfère être un témoin oculaire que de suivre cela à la télévision », expliquait Drissa Traoré, assis avec un sachet d’eau en main.
A 10H00 (GMT et locale), tous les officiels installés, le commandant de troupes, le général de brigade Lassina Doumbia, rendait les honneurs militaires avant de demander l’autorisation au chef de l’Etat d’ouvrir le défilé, sous des ovations nourries du public.
L’armée de l’air ouvrait le bal avec des Antonov 26 BS d’assaut. Armés de quatre canons de 4,12 millimètres qui délivrent une cadence de tirs de 6.000 coups par minute, ces appareils acquis auprès de la Bulgarie peuvent effectuer des missions d’intérêt général à une vitesse de croisière de 435Km/H.
Des Mi-24, hélicoptères d’assaut armés de roquettes de 66 millimètres, utilisés, entre autres, pour la surveillance des frontières, la lutte contre le terrorisme entres autres, cloraient le défilé aérien, sous les yeux d’un public émerveillé et enthousiaste.
« Le défilé est trop chic, tout est bien organisé, on peut tout voir de nos propres yeux cette année », s’extasiait Dieudonné Aka.
La parade pédestre de 48 détachements s’ouvrait avec les troupes étrangères à savoir du Burkina Faso, de la France et du Mali.
Les grandes vedettes de ce défilé étaient les Forces spéciales ivoiriennes. Camouflés avec des fonds de teint marron et vert, sans trompette, ni tambour, le pas plus lent, le bras gauche qui fait une démonstration de « commando », ces militaires délite chantaient en chœur « nous sommes le dernier recours », « je jure de ne jamais trahir ».
« Les Forces spéciales sont vraiment impressionnants, j’ai bien envie d’y envoyer mon petit fils », déclarait le sexagénaire Charles Koffi, avec son chapeau orange-blanc-vert
Le défilé motorisé suivait juste après. Les véhicules déployés par la police comprenaient des véhicules de liaison, de transport de troupes, d’intervention, de maintien de l’ordre.
Quant à la gendarmerie, elle déployait pour l’occasion des moyens de maintien de l’ordre, de déminage. La coqueluche de ce corps d’élite était le blindé léger « caiman » de huit tonnes capable de manœuvrer sur une route avec une vitesse de pointe de 100Km/H, d’une mitrailleuse de 14,5 millimètres.
Le porte-char de la gendarmerie transportait un blindé russe BMPR pour l’infanterie mécanisée, des véhicules légers de l’armée de terre de 12,7 millimètres destinés à la défense contre les airs, capables d’engager le combat terrestre frontal.
« Les blindés sont d’une forte puissance, ce matériel a dû couter une fortune », s’extasiait Dame Nicole.
Avec des véhicules légers tactiques dotés de mitrailleuses légères PKM et des 12,7 et neuf blindés « caiman », les forces spéciales bouclaient le défilé motorisé, avant que l’un des quatre parachutistes qui ont sauté d’un hélicoptère attérisse devant la tribune officielle.