Le leader du Collectif pour la défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, a affirmé mardi à Bamako que le président sortant du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK, brigue un second mandat pour « échapper à la justice », lors du meeting d’un collectif de 18 candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet.
Un activiste dénonce les bourrages d’urnes par IBK
Arrivé au cours de la cérémonie sous des applaudissements nourris, l’activiste qui soutient officiellement la candidature du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a dénoncé les irrégularités relevées par les membres du collectif, entre autres les « bourrages d’urnes ».
« Le vol (de voix) ne justifie pas que l’envie de rester au pouvoir », a dit Ras Bath, estimant que IBK et son camp « sont hantés par l’esprit de survie », désireux « d’échapper à la justice », devant des centaines de personnes au palais de la culture.
Dans un discours dit essentiellement en Bambara (langue véhiculaire), il a déploré que la famille du président soit « au cœur de l’Etat », notamment son fils, l’homme d’affaires et député Karim Kéïta, accusé d’être devenu « ces deux dernières années (…) le véritable acteur du pouvoir ».
Evoquant la distribution jugée tardive de semences et engrais dans les zones rurales cette année, selon les opposants, Ras Bath en a déduit que le président « a créé les conditions pour (…) affamer » les populations « pour ensuite se présenter en pompier pyromane ».
Plus de huit millions de Maliens étaient appelés dimanche à élire leur futur président parmi 24 candidats. Pour diverses raisons dont des « attaques à main armée », le scrutin n’a pu avoir lieu dans 716 bureaux de vote sur 23.041 au total, a indiqué le gouvernement.
Selon les résultats provisoires proclamés jeudi, IBK arrive en tête avec 41,42% du suffrage exprimé contre 17,80% pour Soumaïla Cissé, qu’il devrait affronter au second tour dimanche.
Réunis au sein d’un collectif,18 candidats de l’opposition dont M. Cissé, dénoncent pour leur part des irrégularités lors du scrutin et réclament un « recomptage contradictoire des voix ».