Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, allié au pouvoir) Henri Konan Bédié a souhaité mardi, la transformation de l’ordonnance d’amnistie du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui bénéficie à « 800 personnes », condamnées pour des infractions en lien de la crise postélectorale de 2010 à 2011, « en une loi pour rendre plus inclusif cet acte de réconciliation ».
Henri Konan Bédié salue la libération des prisonniers politiques
« Le PDCI souhaite que l’ordonnance d’amnistie se transforme rapidement en une loi d’amnistie pour rendre plus inclusif cet acte de réconciliation », indique un communiqué signé de son président Henri Konan Bédié.
Lundi, M. Ouattara a annoncé une amnistie qui « bénéficie à 800 personnes, poursuivies ou condamnées pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010″, qui a fait plus de 3.000 morts, « ou des infractions contre la sûreté commises après mai 2011 ».
Sur ces 800 personnes amnistiées, « environ 500 sont en liberté provisoire ou en exil et verront leur condamnation pénale effacée et il sera mis fin aux poursuites à leur encontre », et « les 300 autres détenues seront libérées prochainement », a-t-il poursuivi.
Parmi ces personnes figure l’ex-première dame Simone Gbagbo, acquittée fin mars 2017 pour « crimes contre l’humanité » mais condamnée en 2015, à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Lida Kouassi, ex-ministre de la Défense condamné en janvier à 15 ans de prison pour « complot contre l’autorité de l’Etat et Assoa adou, condamné en juillet 2017 à quatre ans de prison pour « troubles à l’ordre public », tous deux des cadres pro-Gbagbo, sont sur la liste des bénéficiaires de cette amnistie.
M. Bédié a salué la libération de ces prisonniers politiques et remercié la communauté internationale et tous les acteurs qui ont œuvré dans le secret pour faciliter la prise de cette décision.
Le plus vieux parti « voudrait être assuré que cette libération contribuera à une décrispation de la vie politique », se disant « convaincu que seule la réconciliation entre les filles et fils » de la Côte d’Ivoire « constitue le fondement de la cohésion sociale ».
Après cette déclaration le Rassemblement des républicains (RDR) s’est dit « surpris » par la réaction de son allié qui « aurait pu féliciter » M. Ouattara « comme l’a fait l’opposition ».
Le porte-parole du RDR Mamadou Touré a soutenu que « l’initiative » du président « l’a été sans contrainte », ajoutant que son parti « refuse de s’inscrire dans les polémiques vaines ».