La guerre est désormais déclarée entre le PDCI et Alassane Ouattara. La révocation d’Akossi Bendjo hier en Conseil des ministres a fait franchir le point de non-retour aux deux partis PDCI RDA et RHDP. Selon l’intéressé, la décision prise mercredi par le gouvernement Gon Coulibaly II « est complètement arbitraire ».
Révocation d’Akossi Bendjo, le combat pour « libération »
C’est terminé le temps où Alassane Ouattara plaçait son deuxième mandat sous l’autorité de Henri Konan Bédié. Le PDCI et le RDR qui ne sont plus unis par les liens du RHDP commencent à se chercher des poux dans la tête. Noël Akossi Bendjo, un des cadres du PDCI, proche d’Henri Konan Bédié, désormais opposé au parti unifié RHDP, a été révoqué de son poste de maire de la commune du Plateau, le principal centre d’affaires du pays. Cette décision annoncée en direct par le porte-parole du gouvernement n’a pas semblé abattre celui dont la gestion est décriée au Plateau.
Réagissant à son éviction, Akossi Bendjo a déclaré : « La décision du Conseil des ministres ce 1er août 2018, est complètement arbitraire et digne d’un régime totalitaire. Cette décision ne nous surprend pas, elle était annoncée depuis notre refus de cautionner l’inféodation du PDCI-RDA, à travers un parti supposé unifié. Elle a été amplifiée par notre combat pour la réconciliation de TOUS les ivoiriens, la libération des prisonniers politiques et le retour d’exil de nos frères et sœurs. Voici ce qui justifie cette sanction pour le Plateau, le reste n’est que maquillage. »
Celui qui vient d’être désigné meilleur maire d’Afrique au Maroc a rajouté : « Je ne me reconnais nullement dans ce qui m’est reproché après une parodie d’inspection, et remercie tous ceux qui très nombreux, me manifestent leur soutien. Ils savent qu’être élu meilleur gestionnaire de commune de toute l’Afrique, ne s’achète pas, mais s’obtient au prix d’un travail acharné en équipe. »
Désormais, c’est un homme déterminé à affronter ses adversaires politiques qui s’exprime alors qu’un mandat d’arrêt international pourrait être émis contre lui par les autorités d’Abidjan. « Sachez que rien ne nous empêchera de poursuivre notre combat pour la libération de notre pays. Rien ne m’en empêchera. », dit-il alors que rien jusqu’à maintenant ne faisait dire au PDCI que la Côte d’Ivoire est sous occupation.
Noël Akossi Bendjo cité par les West Africa leaks
« Maintenant que les masques sont tombés, nous prendrons nos responsabilités. Nous invitons tous les ivoiriens, de tout bord politique et de la société civile, à se mettre en rang de bataille pour mettre fin à la dérive totalitaire qui s’installe dans notre pays », prévient celui qui est également épinglé dans une enquête du journaliste ivoirien Manféi Anderson Diédri, dans le cadre du « West Africa leaks », une sorte de Wikileaks et Panama papers de l’Afrique de l’Ouest.
Cette enquête révèle que le dirigeant du PDCI s’est livré à des malversations financières dès 1997, à sa nomination au poste de PCA de la SIR. Il aurait créé l’entreprise Benath Company avec pour firme abidjanaise Klenzi. Avec cette entreprise, Akossi Bendjo revendait des produits pétroliers achetés auprès de la SIR qu’il dirigeait, créant là un conflit d’intérêts.
C’est cette affaire qui a permis aux autorités ivoiriennes d’ouvrir les yeux sur la gestion de la mairie du Plateau par Noël Akossi Bendjo. Un trou de 2 milliards de FCFA aurait été découvert. Une convocation lui a été adressée, mais il est au Gabon où il chercherait à s’exiler.
révocation d’ Akossi Bendjo, un peu comme Billon
Après celle de Jean-Louis Billon, la révocation d’ Akossi Bendjo est celle d’un deuxieme élu PDCI à tomber en conseil des Ministres.