Rassemblés par petits groupes pour certains dans la cour du groupe scolaire AB de Sebenicoro, à Bamako, ou alignés dans de petites files pour certains devant les bureaux de ce centre de vote, près de 300 Maliens dont Sarah Koné attendaient encore de voter pour élire un président, capable d’apporter « la stabilité » au Mali.
Mali, les électeurs ont pris d’assaut les bureaux de vote
« Je me réjouis que les gens soient sortis massivement. Je souhaite que le meilleur gagne pour la stabilité du pays », affirme quelque peu intimidée, la jeune fille, environ la trentaine.
Comme Sarah Koné, quelque huit millions de Maliens sont appelés à élire leur président ce dimanche. Vingt-quatre candidats se présentent pour ce premier tour, dont le chef de l’Etat sortant Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cisse, son principal opposant.
Pour la seule ville de Bamako où un calme régnait, 1,1 million d’électeurs sont inscrits contre 37.078 à Kidal, 380.241 à Tombouctou et 302.083 à Gao, dans la zone septentrionale du Mali, en proie aux actions de nombreux groupes armés.
Dans le même centre de vote, Ibrahim Doumbia, déambule dans la cour, à la recherche de son bureau de vote qu’il fini par retrouver d’entre la quarantaine que compte cette école primaire.
« Je suis au bureau numéro 10. Je suis venu voter parce que c’est un acte citoyen et pour le bonheur du Mali », lâche-t-il laconiquement avant de se diriger vers le bureau.
L’enjeu est de taille, et tout le monde veut participer à ce moment important de l’histoire politique du Mali. Surtout, pas, ce vieil homme, arrivé assis derrière une moto, marchant difficilement. Appuyé sur ses deux béquilles, il peine à monter les trois marches de l’escalier avant de se faire aider.
Accoudé à la petite clôture qui limite la terrasse de son bureau, Toumani Diallo, attend de voter. Comme de nombreux autres compatriotes, il espère que son vote va contribuer à « la transformation » de son pays dont la gestion ne le « satisfait pas ».
Pour prévenir et juguler tout incident, de nombreux policiers et soldats des Forces armées maliennes (FAMa) sont déployés devant les centres de vote où ils filtrent les entrées dans des bureaux.
Coiffés d’un casque de protection, munis d’une simple matraque et sans arme pour la plupart, ils procèdent à des fouilles corporelles avec un détecteur de métaux.
Un travail de sécurisation qui semble a priori avoir déjà été efficace. En début d’après-midi, la mission d’observation de l’Union européenne saluait un scrutin qui se déroule « globalement dans le calme », hormis « quelques incidents au nord et au centre » du pays.
Le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP), une importante organisation régionale de consolidation de la paix, parlait d’ »incidents mineurs et isolés ».
Autre fait marquant reste l’affluence qui n’a pas visiblement atteint les piques espérées, au regard de l’enjeu du scrutin et des candidats en présence. Au Lycée Mamadou Sarr, à Lafiabougou , comme au groupe scolaire AB à Sebenicoro, de petites files d’électeurs se tenaient devant les bureaux de vote.
« Le taux de participation ne devrait pas atteindre 50% », se désole Boukel Togo, un autre électeur, qui avance « des raisons de sécurité »