L’heure du retour au pays a enfin sonné pour Jean-Pierre Bemba après un long séjour à la CPI. Cette annonce qui a été faite par la Secrétaire générale du MLC fait d’ores et déjà monter le mercure dans la capitale congolaise.
Jean-Pierre Bemba trouble déjà le sommeil de Kabila
À cinq mois de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, le paysage politique kino-congolais pourrait enregistrer un nouvel acteur politique. Il s’agit en effet d’un vieux briscard qui a déjà fleurté avec le pouvoir avant d’être déporté à La Haye. L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba Gombo fait ainsi son retour au bercail après dix années d’absence.
Condamné à 18 ans d’emprisonnement en première instance pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis par sa milice en Centrafrique, Bemba avait vu sa condamnation annulée par chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), le 8 juin dernier. Bien qu’une autre affaire de subornation de témoins soit pendante devant la Cour, il est cependant autorisé à rentrer en RDC après un bref séjour à Bruxelles.
L’annonce a été faite par l’Honorable Eve Bazaiba Masudi, Secrétaire générale du MLC : « Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a l’insigne honneur de porter à la connaissance de l’opinion qu’il a plu à Dieu tout-puissant, après dix ans d’absence au pays, de permettre le retour du sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo sur sa terre natale, la terre de ses ancêtres, la République démocratique du Congo, ce mercredi 1er août, à l’aéroport international de N’Djili. » Poursuivant, elle ajoute : « Le MLC invite la population congolaise, particulièrement les Kinois et les Kinoises, à lui réserver un accueil chaleureux, dans la paix et l’allégresse. »
Investi candidat à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, Bemba fait d’ores et déjà monter la pression sur le président Joseph Kabila. En effet, le président congolais qui est soupçonné de vouloir briguer un 3e mandat (anticonstitutionnel) tente de faire un passage en force. Le retour de son adversaire d’hier pourrait donc entrainer quelques tensions entre leurs deux camps. La communauté internationale veille toutefois au grain pour éviter de nouveaux débordements dans ce pays qui a connu tant de difficultés sociopolitiques.
Notons que le depôt des candidatures à la présidentielle congolaise se fera du 25 juillet au 8 août prochain. Le combat s’annonce donc très ouvert entre les différents prétendants au fauteuil présidentiel.